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La crise au Mali depuis 2012

Le Mali, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta se trouve en butte à une contestation croissante, est confronté depuis 2012 à la menace jihadiste, combattue par une intervention internationale initiée par la France, et à laquelle se mêlent de meurtrières violences intercommunautaires. 

Cinq ans apr&egrave;s un accord de paix, les violences persistent, se propageant vers le sud, ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, en particulier &agrave; la zone des "trois fronti&egrave;res" entre ces pays pauvres.

- Les jihadistes s'emparent du Nord
Le 17 janvier 2012, la r&eacute;bellion touareg du Mouvement national de lib&eacute;ration de l'Azawad (MNLA) et d'autres combattants rentr&eacute;s de Libye lancent une offensive dans le Nord, marqu&eacute;e notamment par le massacre de dizaines de soldats &agrave; Aguelhok.
Le 22 mars, des militaires renversent le pr&eacute;sident Amadou Toumani Tour&eacute;, accus&eacute; d'"incomp&eacute;tence" face aux rebelles.
Fin mars, les rebelles ind&eacute;pendantistes, vite &eacute;vinc&eacute;s par leurs alli&eacute;s islamistes associ&eacute;s &agrave; Al-Qa&iuml;da au Maghreb islamique (Aqmi), dont Ansar Dine, dirig&eacute; par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, prennent le contr&ocirc;le des trois r&eacute;gions du Nord: Kidal, Gao puis Tombouctou.
- Op&eacute;rations Serval et Minusma
Le 11 janvier 2013, la France lance l'op&eacute;ration Serval pour enrayer la progression des jihadistes, qui &eacute;vacuent trois jours plus tard les grandes villes du Nord.
Fin janvier, les soldats fran&ccedil;ais et maliens reprennent Gao, entrent sans combat dans Tombouctou, et s'emparent de l'a&eacute;roport de Kidal.
Trois semaines apr&egrave;s le d&eacute;but de l'intervention fran&ccedil;aise, le pr&eacute;sident Fran&ccedil;ois Hollande est accueilli en lib&eacute;rateur.
Le 1er juillet, la Mission int&eacute;gr&eacute;e des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est lanc&eacute;e, prenant le relais d'une force panafricaine.
- IBK &eacute;lu, Barkhane remplace Serval
Le 11 ao&ucirc;t 2013, Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta, dit "IBK", est &eacute;lu pr&eacute;sident.
En mai 2014, cuisante d&eacute;faite pour l'arm&eacute;e malienne &agrave; Kidal, face &agrave; des groupes rebelles touareg et arabes qui reprennent le contr&ocirc;le de la ville.
Le 1er ao&ucirc;t, Serval est remplac&eacute;e par Barkhane, qui mobilise initialement 3.000 soldats fran&ccedil;ais &agrave; travers le Sahel (plus de 5.000 actuellement).
En mai-juin 2015, un accord de paix est sign&eacute; par le camp gouvernemental et l'ex-r&eacute;bellion.
- Attentats en s&eacute;rie&nbsp;
A partir de 2015 se multiplient les attaques contre les forces maliennes ou &eacute;trang&egrave;res, ainsi que des lieux fr&eacute;quent&eacute;s par des &eacute;trangers, y compris &agrave; Bamako.
Le 20 novembre, un attentat contre l'h&ocirc;tel Radisson Blu fait 20 morts, dont 14 &eacute;trangers.Depuis, l'&eacute;tat d'urgence est impos&eacute; quasiment sans interruption dans le pays.
- Violences intercommunautaires -
En mars 2017, les jihadistes li&eacute;s &agrave; Aqmi, dont les groupes de l'Alg&eacute;rien Mohktar Belmokhtar et du pr&eacute;dicateur radical peul Amadou Koufa, se f&eacute;d&egrave;rent en un "Groupe de soutien &agrave; l'islam et aux musulmans" (GSIM), dirig&eacute; par Iyad Ag Ghaly.
Depuis, cette alliance a revendiqu&eacute; la plupart des attentats dans cette partie du Sahel.&nbsp;
Les violences intercommunautaires qui d&eacute;chirent le centre du Mali depuis l'apparition du groupe de Koufa en 2015, culminent avec le massacre en mars 2019, attribu&eacute; &agrave; des chasseurs dogons, de quelque 160 villageois peuls &agrave; Ogossagou, pr&egrave;s de la fronti&egrave;re burkinab&egrave;.
- Chef d'Aqmi tu&eacute; -
En janvier 2020, le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, &nbsp;Niger, Tchad) d&eacute;cident d'intensifier leurs efforts dans la zone des "trois fronti&egrave;res", avec pour ennemi prioritaire le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
En f&eacute;vrier, le pr&eacute;sident Ke&iuml;ta reconna&icirc;t pour la premi&egrave;re fois l'existence de contacts avec les groupes jihadistes.
En mars-avril, des l&eacute;gislatives sont organis&eacute;es, malgr&eacute; le coronavirus.Le chef de l'opposition, Souma&iuml;la Ciss&eacute;, est enlev&eacute; juste avant le premier tour par des jihadistes pr&eacute;sum&eacute;s.
Le camp pr&eacute;sidentiel sort majoritaire mais affaibli de ces &eacute;lections.Le 30 avril, la Cour constitutionnelle inverse une trentaine de r&eacute;sultats, dont une dizaine au profit du parti de M. Ke&iuml;ta, attisant la col&egrave;re de l'opposition.
Le 4 juin, le chef d'Aqmi, l'Alg&eacute;rien Abdelmalek Droukdal, est tu&eacute; par l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise pr&egrave;s de la fronti&egrave;re alg&eacute;rienne.
- "Mouvement du 5 juin" -
Le 5 juin, une manifestation de dizaines de milliers de personnes &agrave; Bamako marque le d&eacute;but d'un mouvement de contestation contre IBK, men&eacute; par l'influent imam Mahmoud Dicko.
Le 20, des dizaines de milliers de manifestants r&eacute;clament la d&eacute;mission du pr&eacute;sident Ke&iuml;ta, &agrave; qui la Communaut&eacute; &eacute;conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C&eacute;d&eacute;ao) conseille de former un gouvernement d'union nationale et d'organiser de nouvelles l&eacute;gislatives partielles.

La crise au Mali depuis 2012

Le Mali, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta se trouve en butte à une contestation croissante, est confronté depuis 2012 à la menace jihadiste, combattue par une intervention internationale initiée par la France, et à laquelle se mêlent de meurtrières violences intercommunautaires.

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