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Retrait de la CEDEAO : Les défis pour l'Alliance des États du Sahel et la CEDEAO

Le Club Prospective du CEP en collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann a tenu sa 5e édition à Abidjan afin de discuter sur les implications du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO pour former l'Alliance des États du Sahel (AES).

 Les défis pour l'Alliance des États du Sahel et la CEDEAO

16 avril 2024 à 13h26 par Dorine Coulibaly

L’annonce récente du Mali, du Burkina Faso et du Niger de de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former l’Alliance des États du Sahel (AES) a suscité un débat animé. Ce débat porte notamment sur ses conséquences géopolitiques, économiques et sécuritaires pour les États membres des deux organisations, ainsi que sur ses implications pour l’intégration régionale et le développement en Afrique de l’Ouest. Cette évolution a été au centre des discussions lors de la 5e réunion du Club Prospective du Centre d’Études Prospectives (CEP) sous la direction de Sidi Tiémoko Touré, président du conseil d’administration du CEP. Cette rencontre s’est tenue sur le thème : « Analyse des enjeux et défis du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour les États membres de l’AES et de la CEDEAO ». En 49 ans d’existence, cette entité a bâti une solide architecture institutionnelle et politique, la plaçant comme une organisation mondialement reconnue pour ses nombreux succès économiques, en matière d’intégration et de coopération régionale. Mais aujourd’hui, ces réalisations sont actuellement compromises : « ces acquis sont aujourd’hui menacés par des régimes militaires qui ont annoncé la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et leur retrait de la CEDEAO. Cette décision a de graves conséquences sur la CEDEAO, ses États membres et ceux de l’Alliance des États du Sahel. » a annoncé Sidi Tiemoko Touré.

Fanta Cissé, Représentante résidente de la CEDEAO en Côte d’ivoire, a évoqué les enjeux abordés lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu le samedi 24 février 2024 à Abuja, au Nigeria, réunissant les présidents de la CEDEAO pour discuter des préoccupations relatives à la décision prise par les trois pays de quitter l’Organisation. Elle a souligné les implications du retrait envisagé, en évoquant les impacts significatifs sur la libre circulation des biens et des personnes, les droits d’immigration, et l’accès aux privilèges accordés par la CEDEAO. Il peut entraîner des répercussions sur le statut d’immigration des citoyens de ces pays, les obligeant à obtenir des visas pour se déplacer dans les pays voisins. De plus, les droits de résidence et les facilités pour la création d’entreprises prévus dans les accords de la CEDEAO peuvent également être compromis, ce qui entraînerait une fragmentation des opportunités économiques et une augmentation des obstacles bureaucratiques sur le plan économique et social « Ensemble ces 3 pays représentent 17% des 425 millions d’habitants de la région. Même s’ils représentent 10% du PIB, leurs retraits entraînent une réduction de la taille du marché de la CEDEAO. En outre, ce retrait pourrait perturber le commerce intracommunautaire, en particulier le commerce de produit non transformé, tel que le bétail, le poisson, les plantes, les produits agricoles et les produits artisanaux traditionnels et les produits industriels d’origine communautaire » a-t-elle mentionnée. Cela entraînerait la fermeture des agences régionales de ces pays au sein de la CEDEAO, affectant la sécurité de l’emploi de nombreux individus travaillant dans la région, dont 77 Burkinabè, 23 Maliens et 32 Nigériens, compromettant ainsi la stabilité économique et sociale de la région. La CEDEAO espère que ces pays ne quitteront pas définitivement l’organisation, favorisant ainsi le maintien de la fraternité et la facilitation des échanges intracommunautaires entre ces nations voisines.

                                                                                                         

Au micro d’Africa Radio, l’ambassadrice Fanta Cissé et Professeur Lambert N’galadjo Bamba expert économiste s’expriment, écoutons.

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