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Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Khartoum et dans d'autres villes du Soudan, pour réclamer la mise en oeuvre par le gouvernement de transition de réformes réclamées lors du soulèvement populaire en 2019.

"Paix", "Justice", ont scand&eacute; les protestataires qui ont appel&eacute; &agrave; "punir" les coupables de la r&eacute;pression du mouvement, selon des t&eacute;moins et le correspondant de l'AFP dans la capitale.
"Le sang des martyrs est notre sang", pouvait-on lire sur les pancartes &agrave; Niyala, au Darfour (ouest).
Ces manifestations ont eu lieu dans l'apr&egrave;s-midi malgr&eacute; un couvre-feu entre 15H00 &agrave; 06H00 locales (13H00 &agrave; 04H00 GMT) en raison du coronavirus.&nbsp;
A Khartoum, o&ugrave; un important dispositif de s&eacute;curit&eacute; avait &eacute;t&eacute; d&eacute;ploy&eacute;, et dans d'autres villes, elles ont &eacute;t&eacute; dispers&eacute;es par les forces de l'ordre qui ont eu recours au gaz lacrymog&egrave;ne.
De Dongola, &agrave; 600 km au nord de la capitale, &agrave; Niyala, en passant par Khartoum et Omdourman, sa ville jumelle, les manifestants ont brandi des drapeaux soudanais et r&eacute;clam&eacute; la r&eacute;alisation des revendications de la "r&eacute;volution", dont de meilleures conditions, qui se font attendre.
"Nous voulons corriger la trajectoire (de la transition) et non faire tomber le r&eacute;gime.Un r&eacute;gime civil!", a cri&eacute; dans un m&eacute;gaphone un jeune homme acclam&eacute; par la foule, dans le quartier de Burri (est de Khartoum).
L'appel &agrave; manifester avait &eacute;t&eacute; lanc&eacute; notamment par l'Association des professionnels du Soudan, qui fut le fer de lance de la contestation, ainsi que des partis politiques et des familles de victimes.
Ensemble, ils souhaitaient r&eacute;unir une "marche du million" pour marquer l'anniversaire d'une manifestation massive il y a un an, exigeant un pouvoir civil et d&eacute;non&ccedil;ant la r&eacute;pression.
Lundi, le Premier ministre Abdallah Hamdok, un &eacute;conomiste chevronn&eacute;, avait tenu &agrave; donner des assurances &agrave; la population.

- "Revendication l&eacute;gitime" -

"Je r&eacute;affirme que demander un changement de cap est une revendication l&eacute;gitime (...) Le gouvernement de transition va s'atteler &agrave; r&eacute;pondre au mieux &agrave; ces demandes pour parvenir &agrave; un consensus populaire", a-t-il tweet&eacute;.
En avril 2019 et apr&egrave;s trois d&eacute;cennies au pouvoir, le pr&eacute;sident Omar el-B&eacute;chir a &eacute;t&eacute; destitu&eacute; et arr&ecirc;t&eacute; sous la pression d'un mouvement de contestation in&eacute;dit de plus de six mois.&nbsp;
Malgr&eacute; la chute de l'homme fort du pays, &eacute;cart&eacute; par les militaires, les Soudanais avaient continu&eacute; &agrave; manifester voyant dans son remplacement par un Conseil militaire un "coup d'Etat".
Selon un comit&eacute; de m&eacute;decins li&eacute; au mouvement, 246 manifestants avaient &eacute;t&eacute; tu&eacute;s dans la r&eacute;pression du mouvement, dont une centaine dans la dispersion brutale d'un sit-in devant le QG de l'arm&eacute;e &agrave; Khartoum en juin 2019.
Un accord de partage du pouvoir avait finalement &eacute;t&eacute; conclu entre l'arm&eacute;e et les principales figures de l'opposition.Et un gouvernement de transition &eacute;tait entr&eacute; en fonction en ao&ucirc;t.Il est charg&eacute; depuis d'assurer la bonne marche du pays, cens&eacute; aboutir au terme des trois ans&nbsp;de son mandat &agrave; un r&eacute;gime enti&egrave;rement civil.
Toutefois, le gouvernement est confront&eacute; &agrave; plusieurs d&eacute;fis, &agrave; commencer par des conflits interethniques et tribaux r&eacute;currents et une &eacute;conomie d&eacute;sastreuse, h&eacute;rit&eacute;e de l'ancien r&eacute;gime.Autant d'entraves &agrave; la r&eacute;ussite rapide de sa mission.
A Oumdourman mardi, certains manifestants ont march&eacute; sous la banni&egrave;re de groupes rebelles qui combattent le gouvernement au Darfour, tandis que d'autres arboraient des pancartes r&eacute;clamant l'extradition d'ex-responsables vers la Cour p&eacute;nale internationale (CPI).
En prison depuis d&eacute;cembre pour corruption, l'ex-pr&eacute;sident B&eacute;chir et plusieurs anciens responsables sont sous le coup de mandats d'arr&ecirc;ts internationaux pour "crimes de guerre", "g&eacute;nocide" ou "&eacute;puration ethnique" au Darfour, r&eacute;gion qui a connu depuis 2003 un conflit meurtrier entre forces du r&eacute;gime &agrave; majorit&eacute; arabe et insurg&eacute;s issus de minorit&eacute;s.&nbsp;
Environ 300.000 personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es et plus de 2,5 millions d&eacute;plac&eacute;es, selon l'ONU.
En f&eacute;vrier, le gouvernement de transition avait donn&eacute; son accord pour remettre B&eacute;chir &agrave; la CPI, mais d&eacute;but juin un procureur a mis en doute la n&eacute;cessit&eacute; de ce transfert.

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