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Le Soudan met un terme "immédiat" à la mission politique de l'ONU

Le Soudan a réclamé au secrétaire général de l'ONU la fin "immédiate" de la mission politique des Nations unies dans ce pays en guerre, selon une lettre de Khartoum qui a circulé jeudi soir au Conseil de sécurité des Nations unies.

AFRICA RADIO

17 novembre 2023 à 19h06 par AFP

Nations unies (États-Unis) (AFP)

Dans ce courrier officiel en arabe daté du 16 novembre -- couvert par une lettre en anglais de l'ambassadeur du Soudan à l'ONU, Al-Harith Idriss Al-Harith -- le ministre des Affaires étrangères Ali Elsadig Ali fait part à Antonio Guterres de "la décision du gouvernement soudanais de mettre un terme avec effet immédiat à la Mission intégrée des Nations unies pour l’assistance à la transition au Soudan (Minuats)" qui emploie des centaines de civils depuis 2020.

Ces lettres, que l'AFP a consultées vendredi, ont circulé jeudi soir entre les membres du Conseil de sécurité qui était justement réuni pour débattre du conflit au Soudan.

En toute fin de réunion, "coup de théâtre" selon l'ONU lorsque le représentant de Khartoum a annoncé "la décision du gouvernement soudanais, à savoir que la Mission prend fin".

D'après Al-Harith Idriss Al-Harith, la Minuats "ne répond plus aux besoins et priorités" de son pays.

Il a toutefois assuré que Khartoum "continuera à travailler de manière constructive avec les Nations unies".

Jeudi soir, devant le Conseil de sécurité, la sous-secrétaire générale de l'ONU pour l'Afrique, Martha Ama Akyaa Pobee, avait dénoncé l'élargissement du conflit au Soudan à d'autres régions du pays, qui détient déjà le nombre le plus élevé au monde de personnes déplacées.

Après près de sept mois de conflit entre l'armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo, "presque 25 millions de personnes au Soudan ont désormais besoin d'aide humanitaire", avait relevé lundi le chef des opérations humanitaires de l'ONU Martin Griffiths.

Déclenchée le 15 avril, cette guerre entre l'armée et les paramilitaires a fait plus de 10.000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.