Mamadi Doumbouya clôt sa campagne devant ses partisans
À Conakry, le général Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir à la suite du coup d’État de septembre 2021, est apparu jeudi soir devant plusieurs centaines de sympathisants venus l’acclamer pour la clôture de la campagne. Vêtu d’une tenue de sport, le chef du régime militaire, candidat indépendant à 41 ans, n’a pas pris la parole mais a dansé au rythme de la musique, sous la protection renforcée des Forces spéciales, son corps d’origine. Un peu plus tôt dans la journée, son directeur de campagne et Premier ministre civil, Amadou Oury Bah, avait appelé les électeurs à voter massivement pour permettre à son candidat de « remplir un mandat constitutionnel » répondant aux attentes de la population.
Une élection sans opposition d’envergure
Cette présidentielle est censée marquer le retour à l’ordre constitutionnel après plus de quatre ans de transition militaire. Toutefois, plusieurs figures majeures de l’opposition ont été exclues du scrutin, tandis que d’autres forces politiques ont appelé au boycott. Les huit autres candidats en lice sont pour la plupart peu connus du grand public, laissant M. Doumbouya largement favori pour une victoire dès le premier tour, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter.
Parmi ses concurrents, Abdoulaye Yéro Baldé, candidat du Front démocratique de Guinée (Frondeg), a tenu un meeting à Conakry, exhortant les électeurs à voter pour « l’avenir que nous ayons eu après 67 ans d’indépendance ».
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Un climat politique sous tension
La campagne électorale, ouverte le 28 novembre, s’est achèvé jeudi soir. Près de 6,8 millions d’électeurs sont appelés à voter dimanche, de 7h à 18h, même si la date de proclamation des résultats n’a pas été annoncée.
Depuis son arrivée au pouvoir, le régime est accusée d’avoir restreint sévèrement les libertés publiques, avec des arrestations d’opposants, des poursuites judiciaires et des départs forcés à l’exil. Deux figures de la société civile, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portées disparues depuis juillet 2024 après avoir été enlevées à leur domicile.
ELECTION PRESIDENTIELLE DU 28 DECEMBRE 2025 EN GUINEE : LES OBSERVATEURS DE LA CEDEAO ASSISTENT A UNE REUNION D’INFORMATION ORGANISEE PAR LA DIRECTION GENERALE DES ÉLECTIONS
— Ecowas - Cedeao (@ecowas_cedeao) December 24, 2025
La Directrice générale de la DGE, Mme Djenabou Touré Camara a animé ce mardi 23 décembre 2025, à Conakry,… pic.twitter.com/2Ko8oYJLpZ
Enjeux sociaux dans un pays pauvre malgré ses richesses
Riche en ressources minières, notamment en bauxite, la Guinée demeure confrontée à une forte pauvreté. Selon la Banque mondiale, plus de la moitié de la population (52 %) vivait en dessous du seuil de pauvreté en 2024, un contexte socio-économique lourd qui pèse sur ce scrutin présidentiel très attendu mais déjà controversé.
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