Présidentielle en Guinée : “Il n’y aura pas d’élection, c’est une mascarade “ selon l’opposant Cellou Dalein Diallo

Exclu de la présidentielle du 28 décembre, l’opposant guinéen en exil Cellou Dalein Diallo accuse le régime du colonel Mamadi Doumbouya de confisquer le pouvoir. L’ancien Premier ministre a porté plainte devant la Cour de justice de la CEDEAO pour son exclusion du fichier électoral. 

Cellou Dalein Diallo : "Il n' y aura pas d'élection, c'est une mascarade""

Une candidature de Doumbouya “prévisible” et un scrutin qualifié de “mascarade” 

La Cour suprême de Guinée a dévoilé mercredi la liste définitive des neuf candidats à la présidentielle du 28 décembre. Parmi eux figure le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, 40 ans, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2021 malgré son engagement initial à organiser une transition et à ne pas se présenter. 
Pour Cellou Dalein Diallo — figure majeure de l’opposition, président de l’UFDG et ex-Premier ministre en exil — cette candidature ne surprend pas.

🚨🇬🇳Guinée. Présidentielle 2025. Une course à neuf. Voici les visages des candidats admis à se présenter au scrutin du 28 décembre. La liste définitive publiée ce soir par la Cour suprême est insusceptible de recours. https://t.co/t8kz6ZofZj👇🏼 pic.twitter.com/Yy0A8qtE9m

— Africaguinee.com (@Africaguinee) November 13, 2025

“Je n’ai pas été surpris par la candidature de M. Doumbouya, qui a décidé de commettre un parjure. Il avait juré de respecter la charte de la transition et de ne jamais se porter candidat aux élections organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel.” déclare l'opposant.
Selon lui, le régime avait déjà acté son exclusion bien avant la publication de la liste. “Dès que la décision de confisquer le pouvoir a été prise, celle de m’exclure du processus l’a été également. Il n’y aura pas d’élection, c’est une mascarade destinée à donner un semblant de légalité et de légitimité à la confiscation du pouvoir.” 
L’opposition ne pourra compter que sur quelques candidats restés dans la course, dont Faya Lansana Milimono, critique virulent du régime.

« Personne ne peut ignorer la dérive actuellement à l’œuvre en Guinée et la réduction des droits fondamentaux. Notre client a vu sa maison rasée par la junte au pouvoir », a dénoncé jeudi Me Vincent Brengarth, son avocat. https://t.co/gqpO08bfEZ

— Vincent Brengarth (@v_brengarth) November 7, 2025

Une plainte déposée à la CEDEAO pour dénoncer une “faute grave de l’État” 

Écarté du fichier électoral, Cellou DaleinDiallo a saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour contester ce qu’il qualifie d’“exclusion délibérée”. “Il est important que l’opinion internationale et nationale sache que j’ai été exclu. Je ne doute pas que la Cour rendra une décision en ma faveur.” 
L’ancien Premier ministre affirme disposer de tous les documents nécessaires à son inscription et juge que l’État guinéen a commis “une faute grave”.  “Comme la justice guinéenne ne peut pas reconnaître les fautes de l’État, j’ai décidé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO.” 
S’il reconnaît que la décision ne vise pas nécessairement à lui permettre de concourir cette année, Diallo dit vouloir marquer une étape juridique et politique contre ce qu’il décrit comme un processus électoral verrouillé. 

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