Une élection historique sous haute sécurité
Plus de 10 000 membres des forces de sécurité ont été mobilisés à Mogadiscio pour prévenir toute attaque, alors que la guerre continue à seulement 60 kilomètres de la capitale. Selon Abdikarin Ahmed Hassan, président de la commission électorale, « tous les bureaux de vote ont pu fermer en toute sécurité à 18h00 (15h00 GMT) », et le dépouillement des bulletins a débuté peu après.
Le vote a réuni près de 400 000 électeurs inscrits sur plus de 2 millions d’habitants, pour départager 1 600 candidats pour 390 sièges locaux. Les longues files d’attente ont marqué le début de la journée, témoignant de l’enthousiasme de certains habitants, même si la participation a diminué dans l’après-midi.
Un scrutin calme mais contesté
Le président Hassan Sheikh Mohamud, qui a voté au théâtre national, a salué cette étape comme un « futur du peuple somalien qui va dans la bonne direction » et a appelé les citoyens à emprunter « le chemin de la démocratie ».
Cependant, les principaux partis d’opposition ont boycotté l’élection. Hassan Ali Kheire, ancien Premier ministre et cadre de la coalition pour le futur de la Somalie, a dénoncé un scrutin « orchestré par un parti » visant à prolonger le mandat présidentiel et a rejeté sa légitimité. Plusieurs Somaliens ont également exprimé leur sentiment d’exclusion, estimant le processus « pas inclusif ».
Today, we have turned a new page in our history, opening a new chapter for a democratic & stable Somalia. After 57 years, our people are electing their leaders through direct elections. I urge all registered voters in Banadir to participate & shape their future at the ballot box. pic.twitter.com/30DOTEvYYx
— Hassan Sheikh Mohamud (@HassanSMohamud) December 25, 2025
Un test pour la présidentielle de 2026
Organisé selon le principe « un homme, une voix », ce scrutin pilote avait été reporté à trois reprises cette année et s’inscrit dans un retour progressif au suffrage direct, aboli après l’arrivée au pouvoir du dictateur Siad Barre en 1969. Depuis 1991, la Somalie a fonctionné principalement sur un système clanique, tandis que certaines régions semi-autonomes comme le Somaliland ou le Puntland avaient déjà expérimenté des élections locales au suffrage universel.
Le succès relatif de cette journée de vote, bien que partiel et contesté, servira de test pour la présidentielle prévue en 2026. Aucun consensus n’a encore été trouvé sur l’organisation du scrutin législatif et présidentiel, l’opposition menaçant de lancer un processus parallèle si le gouvernement fédéral insiste sur le vote direct.
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