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"Barkhane ne s'enlise pas", "les choses avancent": au Sahel cette semaine, la ministre française des Armées Florence Parly s'est efforcée de vanter les progrès réalisés sur le terrain, en dépit de la multiplication des attaques jihadistes au Burkina Faso et au Mali.

"Nous sommes engag&eacute;s dans un match de volont&eacute;s.Nous devons montrer notre d&eacute;termination", fait valoir &agrave; l'AFP un haut grad&eacute; de l'op&eacute;ration antijihadiste Barkhane, qui mobilise 4.500 militaires fran&ccedil;ais au Sahel, sur une &eacute;tendue vaste comme l'Europe.
L'alarmant contexte s&eacute;curitaire r&eacute;gional se pr&ecirc;te pourtant peu &agrave; l'optimisme: six ans apr&egrave;s l'intervention fran&ccedil;aise au Mali pour barrer la route aux jihadistes, l'horizon est de plus en plus plomb&eacute;.
Mercredi, une embuscade contre le convoi d'une soci&eacute;t&eacute; mini&egrave;re canadienne dans l'est du Burkina Faso a fait 38 morts, l'attaque la plus meurtri&egrave;re enregistr&eacute;e dans ce pays voisin du Mali depuis le d&eacute;but des violences jihadistes il y a pr&egrave;s de cinq ans.
Samedi, un soldat fran&ccedil;ais de l'op&eacute;ration Barkhane a &eacute;t&eacute; tu&eacute; par un engin explosif au nord-est du Mali, au lendemain de l'assaut dans la m&ecirc;me r&eacute;gion contre un camp militaire malien qui a fait 49 morts.Deux attaques revendiqu&eacute;es par l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
"La situation s&eacute;curitaire est &eacute;videmment difficile", a r&eacute;agi mardi au Mali la ministre fran&ccedil;aise, mais "le combat contre le terrorisme est un combat de longue haleine", a-t-elle affirm&eacute;."Nous sommes arm&eacute;s de patience, de volont&eacute; et d'id&eacute;es nouvelles".&nbsp;

- "Patience strat&eacute;gique" -

"Il faut avoir de la patience strat&eacute;gique, de la pers&eacute;v&eacute;rance, c'est fondamental", abonde le g&eacute;n&eacute;ral Pascal Facon, qui a pris la t&ecirc;te de Barkhane l'&eacute;t&eacute; dernier.
Soucieuse d'afficher des succ&egrave;s en mati&egrave;re de contre-terrorisme, la France a opportun&eacute;ment annonc&eacute; mardi avoir tu&eacute; en octobre un cadre du Groupe de soutien &agrave; l'islam et aux musulmans (GSIM), affili&eacute; &agrave; Al-Qa&iuml;da.
Pendant sa tourn&eacute;e sah&eacute;lienne, Mme Parly a par ailleurs insist&eacute; sur les "progr&egrave;s" accomplis par les soldats de Barkhane et leurs partenaires locaux, qu'ils s'efforcent de faire monter en puissance pour pouvoir &agrave; terme r&eacute;duire leur pr&eacute;sence.
"On ne peut pas d&eacute;grafer Barkhane du jour au lendemain, bien s&ucirc;r, mais les forces nationales participent de fa&ccedil;on beaucoup plus d&eacute;cisive aux diff&eacute;rentes op&eacute;rations", a assur&eacute; la ministre &agrave; l'AFP."L'arm&eacute;e malienne a r&eacute;cemment subi des coups tr&egrave;s durs, mais cela ne change pas notre sentiment que le niveau et les capacit&eacute;s des FAMa (Forces arm&eacute;es maliennes) &nbsp;continuent de progresser".
Pour aider les Fran&ccedil;ais &agrave; accompagner les Maliens au combat, des forces sp&eacute;ciales europ&eacute;ennes seront d&eacute;ploy&eacute;es au Sahel courant 2020, a promis Mme Parly.
Paris compte enfin remettre sur selle la force militaire r&eacute;gionale du G5 Sahel, tomb&eacute;e en d&eacute;su&eacute;tude sous la houlette d'un pr&eacute;c&eacute;dent commandant mauritanien."Avec lui, on a perdu un an", soupire un militaire fran&ccedil;ais.La France mise sur le nouveau commandant nig&eacute;rien de la force, le g&eacute;n&eacute;ral Oumarou Namata Gazama, pour donner un nouveau souffle &agrave; cette entit&eacute; destin&eacute;e &agrave; lutter contre les jihadistes dans les zones transfrontali&egrave;res.
Mais malgr&eacute; les efforts de formation d&eacute;ploy&eacute;s par l'Union europ&eacute;enne, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et Barkhane, les arm&eacute;es nationales des pays sah&eacute;liens, parmi les plus pauvres au monde, semblent incapables d'enrayer la progression des attaques.

- "Pas de solution militaire" -

"Quand les FAMa sont avec Barkhane, &ccedil;a se passe bien.D&egrave;s qu'ils sont seuls, &ccedil;a ne suit plus", l&acirc;che un officier fran&ccedil;ais bas&eacute; au Mali."Niveau communication, d&egrave;s qu'on r&eacute;alise une action en faveur des populations, on met nos partenaires maliens syst&eacute;matiquement en avant, mais derri&egrave;re, ils ne prennent pas leurs responsabilit&eacute;s", rench&eacute;rit un soldat de Barkhane dans le Gourma malien.
Mal encadr&eacute;es, sous-&eacute;quip&eacute;es, les forces arm&eacute;es burkinab&egrave;, quant &agrave; elles, "ne sont pas au niveau", constate une source fran&ccedil;aise, avant de d&eacute;plorer le "d&eacute;ni" des autorit&eacute;s face aux violences qui gangr&egrave;nent le Burkina.
Dans le camp fran&ccedil;ais, on reconna&icirc;t toutefois un "vrai probl&egrave;me de sous-&eacute;quipement" des forces locales, confront&eacute;es de surcro&icirc;t &agrave; une menace nouvelle contre laquelle elles n'&eacute;taient pas pr&eacute;par&eacute;es.
In fine, assure Paris, la cl&eacute; du succ&egrave;s n'est pas dans les mains des militaires mais bien des gouvernements des pays sah&eacute;liens.
"La solution militaire n'existe pas.Les forces arm&eacute;es peuvent seulement contribuer &agrave; l&rsquo;am&eacute;lioration du climat s&eacute;curitaire, pour permettre la r&eacute;installation des structures &eacute;tatiques, administratives, et le d&eacute;veloppement &eacute;conomique indispensable pour r&eacute;duire l'&eacute;tat de pauvret&eacute; et donc le degr&eacute; de d&eacute;pendance des populations vis-&agrave;-vis des groupes terroristes", rappelle Florence Parly.

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