RDC: liberté provisoire pour un conseiller du président soupçonné de corruption
Un proche conseiller du président de la RD Congo, Vidiye Tshimanga Tshipanda, soupçonné de corruption et écroué mercredi dernier, a obtenu du parquet sa libération provisoire, ont annoncé mardi soir ses avocats.
27 septembre 2022 à 20h36 par AFP
M. Tshimanga, ex-conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en charge des questions stratégiques, "a sollicité et obtenu du parquet sa mise en liberté provisoire", a précisé à l'AFP Me Théodore Ngoy. "Il a été libéré et est rentré chez lui", a ajouté l'avocat. Il a obtenu cette libération sous "certaines conditions", telles que "se présenter deux fois par semaine devant l'officier du ministère public", a indiqué un autre de ses défenseurs, Me Clément Ilunga. Vidiye Tshimanga Tshipanda avait été placé mercredi dernier "sous mandat d'arrêt provisoire" et conduit à Makala, la grande prison de Kinshasa, après plusieurs heures d'audition au parquet. Son audition, selon Me Ngoy, avait tourné autour de "la vidéo montée et orientée avec des présumés investisseurs qui a circulé sur les réseaux sociaux". L'avocat faisait allusion à la diffusion la semaine précédente par le site suisse d'information Le Temps, en partenariat avec le consortium de journalistes d'investigation OCCRP (Organized crime and corruption reporting project), d'une enquête basée sur des enregistrements de conversations entre Vidiye Tshimanga et deux mystérieux "investisseurs" dans le secteur minier. "Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon pourcentage de l'investissement et je gagnerai de l'argent, en travaillant", déclarait notamment, en anglais, le conseiller, en promettant à ses interlocuteurs de "protéger" leur investissement. "L'instruction va se poursuivre", mais "nous savons que les faits n'existent pas, des éléments constitutifs de corruption n'existent pas", avait assuré Me Ngoy. Immense pays d'Afrique centrale très riche en ressources naturelles, la RDC est perçue comme l'un des pays les plus corrompus au monde, occupant la 169e place sur 180 dans le classement de Transparency International.