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Sahara occidental: Tunis rappelle à son tour son ambassadeur au Maroc

La Tunisie a annoncé samedi le rappel de son ambassadeur au Maroc, au lendemain d'une décision similaire des autorités marocaines après l'accueil à Tunis du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

AFRICA RADIO

27 août 2022 à 17h36 par AFP

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, a été accueilli vendredi à sa descente d'avion par le président tunisien Kais Saied, au même titre que les présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique (Ticad). Les deux hommes se sont ensuite entretenus dans le salon présidentiel de l'aéroport. Dans la foulée, le Maroc a annoncé le rappel de son ambassadeur à Tunis et l'annulation de sa participation au sommet. Samedi, des sources diplomatiques ont indiqué que le président de la Guinée Bissau et président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo, a quitté la 8ème Ticad pour protester contre la participation du "Polisario" imposée par la Tunisie. Auparavant, dans son discours à l'ouverture du sommet, le Sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, avait regretté l'absence du Maroc "faute de consensus sur une question de représentation", souhaitant la rapide résolution du problème. M. Ghali est le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario, qui réclame l'indépendance du territoire disputé du Sahara occidental, contrôlé à près de 80% par le Maroc. En annonçant le rappel de son ambassadeur, Tunis a assuré avoir "maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale", prônant une "solution pacifique et acceptable par tous". Rabat a jugé la réponse de Tunis truffée "de nombreuses approximations et contrevérités" qui approfondissent "les ambiguïtés qui entourent la position tunisienne", dans un nouveau communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain. Le Maroc s'est notamment offusqué d'affirmations de la diplomatie tunisienne, selon lesquelles, "contrairement à ce qui a été dit dans la déclaration marocaine", la RASD avait reçu une "invitation directe" du président de la Commission africaine. Ce à quoi, le Maroc a rétorqué que le sommet Ticad "ne constitue pas une réunion de l'Union Africaine, mais un cadre de partenariat entre le Japon et les pays africains avec lesquels il entretient des relations diplomatiques", selon un communiqué officiel. Selon Rabat, la Tunisie a invité "unilatéralement" M. Ghali au sommet "contre l'avis du Japon et en violation du processus de préparation". Pour le Maroc, il s'agit d'un "acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain". Au sujet de la position tunisienne sur le conflit du Sahara occidental, Rabat a rappelé que Tunis s'est abstenue de manière "inexpliquée" en octobre dernier lors de l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur cette question. Un acte qui "jette un doute sérieux et légitime sur son soutien au processus politique et aux résolutions des Nations Unies", souligne le communiqué marocain. La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, soutenu par l'Algérie voisine.


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