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Soudan: tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à Khartoum

Les forces de sécurité soudanaises ont tiré du gaz lacrymogène dimanche sur des manifestants se dirigeant vers le palais présidentiel à Khartoum, à l'occasion de nouveaux rassemblement contre l'armée au pouvoir, ont indiqué des témoins.

AFRICA RADIO

9 janvier 2022 à 13h21 par AFP

Des milliers de manifestants se sont ainsi rassemblés dans la capitale pour protester contre le coup d'Etat mené le 25 octobre par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane. Et les forces de sécurité tentent de les disperser à coup de lacrymogène, comme ils le font à chaque rassemblement anti-putsch. La répression des manifestations a fait 60 morts depuis le coup d'Etat, selon des médecins liés au mouvement de protestation. Des foules se sont également rassemblées dimanche à Oumdourman, banlieue au nord-ouest de Khartoum, selon les témoins. Le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane a mis fin à la transition vers un pouvoir entièrement civil au Soudan, près de deux ans après la chute d'Omar el-Béchir, dictateur qui était au pouvoir depuis trois décennies. Les autorités ont régulièrement nié avoir utilisé des balles réelles contre les manifestations et ont déclaré que de nombreux membres des forces de sécurité avaient été blessés lors d'affrontements avec des protestataires. La semaine dernière, le Premier ministre et visage civil de la transition, Abdallah Hamdok a démissionné à l'issue d'une nouvelle journée de manifestations ayant fait trois morts. Il avait pu reprendre ses fonctions le 21 novembre après avoir été limogé avec son gouvernement lors du coup d'Etat. Depuis, les militaires sont seuls aux commandes. Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet des élections pour juillet 2023. Samedi, l'émissaire de l'ONU au Soudan Volker Perthes a annoncé organiser à partir de la semaine prochaine des pourparlers avec "tous les acteurs clés civils et militaires" pour tenter de résoudre la crise traversée par le pays. Les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance de la révolte qui a démis Béchir en 2019, ont indiqué n'avoir reçu "aucun détail" sur ces pourparlers de la part de l'ONU. Dimanche, l'Association des professionnels soudanais, qui a également joué un rôle déterminant dans les manifestations anti-Béchir, a déclaré qu'elle "rejetait complètement" de tels pourparlers. "Le moyen de résoudre la crise soudanaise commence par le renversement complet du conseil militaire putschiste", a indiqué l'Association dans un communiqué.