Sud-est du Nigeria: 5 soldats et un civil tués par des hommes armés
Cinq soldats et un civil ont été tués mercredi dans une embuscade survenue dans le sud-est du Nigeria en proie à une agitation séparatiste, rapporte jeudi la presse locale.
29 septembre 2022 à 16h06 par AFP
Interrogée par l'AFP, la police locale a confirmé qu'"une fusillade" avait fait des morts dans la zone, mais sans communiquer de bilan des victimes. Cette attaque perpétrée par des hommes armées contre un véhicule militaire à Umunze, localité de l'Etat d'Anambra, n'avait pas été revendiquée jeudi en fin d'après-midi. La sécurité est l'un des principaux thèmes de l'élection présidentielle de février 2023. Le président Muhammadu Buhari termine son deuxième mandat critiqué de toutes parts pour son incapacité à endiguer les violences séparatistes dans le sud-est du pays le plus peuplé d'Afrique, mais aussi des groupes criminels ou jihadistes dans le centre et le nord. "Il y a eu une fusillade à Umunze hier qui a fait des morts", a déclaré jeudi à l'AFP le porte-parole de la police locale, Tochukwu Ikenga qui n'a pas donné de bilan précis. "Nous avons déployé nos hommes pour arrêter les assaillants", a-t-il ajouté. Les médias locaux affirment que cinq soldats dans un véhicule militaire ont été pris en embuscade et tués, tandis qu'un civil à proximité a également reçu une balle et est mort. Contactés par l'AFP, les responsables de l'armée n'avaient pas encore réagi jeudi en début d'après-midi. Cette attaque survient trois semaines à peine après que le convoi d'un sénateur de l'opposition, Ifeanyi Ubah, a été pris en embuscade ayant fait cinq morts, dont deux membres de son escorte de sécurité, dans ce même Etat. Bien que le sénateur soit sorti indemne, l'attaque a mis en évidence l'insécurité croissante dans la région. Dans un communiqué publié mercredi, le gouverneur de l'État d'Anambra, Charles Soludo, a condamné le meurtre des soldats et l'attaque contre le parlementaire. Le sud-est du Nigeria est en proie à une recrudescence des violences, imputées par les autorités au Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob). L'Ipob, qui cherche une renaissance d'un État séparé pour l'ethnie igbo, a nié à plusieurs reprises toute responsabilité dans ces violences. Les attaques ciblées ont tué plus de 100 policiers et autres membres des forces de sécurité dans la région depuis le début de l'année, d'après les décomptes des médias locaux. Des prisons ont également été prises d'assaut, permettant la libération de nombreux prisonniers et de multiples vols d'armes, tout comme des bureaux de la commission électorale nationale. Le chef de l'Ipob, Nnamdi Kanu, a été emprisonné par le gouvernement et inculpé de trahison, après avoir été arrêté à l'étranger et ramené au Nigeria. La séparatisme est un sujet sensible au Nigeria, notamment dans le sud-est où la proclamation d'indépendance d'une République du Biafra avait entraîné une guerre civile de 30 mois entre 1967 et 1970. Le conflit avait fait plus d'un million de morts, principalement des Igbo, surtout de famine et de maladie.