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Centrafrique: enquête de l'ONU sur un massacre attribué aux forces centrafricaines et paramilitaires russes

L'ONU enquête sur un massacre présumé près de Bria, en Centrafrique, qui aurait fait plusieurs dizaines de victimes lors d'une opération conjointe les 16 et 17 janvier des forces armées centrafricaines et de mercenaires du groupe russe Wagner, a-t-on appris vendredi de sources onusiennes.

AFRICA RADIO

21 janvier 2022 à 18h36 par AFP

Cette opération visait le groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), a précisé à l'AFP l'une de ces sources sous couvert de l'anonymat. "Plus de 30 personnes civiles auraient été tuées, certaines par des balles perdues", a-t-elle ajouté, évoquant aussi la possibilité de pillages par les auteurs de l'opération militaire. La mission de l'ONU Minusca déployée en République centrafricaine a entrepris d'interroger des survivants afin d'éclaircir la réalité des faits, ont précisé les sources onusiennes. Interrogé, le service de communication de l'ONU s'est refusé jusqu'à présent à tout commentaire. A la mi-2021, le groupe d'experts de l'ONU, chargé de la Centrafrique et du contrôle de l'embargo sur les armes imposé à ce pays, avait dénoncé des exactions commises contre des civils lors d'opérations des forces de sécurité centrafricaines et de paramilitaires russes du groupe Wagner, liés par contrat avec les autorités centrafricaines. Le groupe paramilitaire privé russe Wagner est réputé proche du Kremlin et prendrait, selon ses détracteurs, ses ordres au ministère russe de la Défense. La Russie avait rejeté à l'époque les accusations et affirmé n'avoir déployé en Centrafrique que des "instructeurs" russes pour aider les forces centrafricaines. Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur le conflit centrafricain, les Etats-Unis avaient demandé à Moscou d'enquêter sur les exactions attribuées à des ressortissants russes. Le groupe d'experts de l'ONU ne fonctionne plus depuis le 31 août. Le renouvellement des membres de ce groupe, une dizaine, par le secrétariat de l'ONU, a été bloqué l'été dernier par la Russie qui estime que sa composition est noyautée par les Occidentaux et ne témoigne pas d'une réelle diversité géographique. Vendredi, le blocage perdurait, ont indiqué plusieurs diplomates à l'AFP. Les Occidentaux suspectent la Russie de trouver son intérêt à ne pas trouver de solution à ce long et rare blocage.