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Droits humains en Ethiopie: une mission d'experts de l'ONU prorogée d'un an

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a voté à une courte majorité la prorogation d'un an d'une commission d'experts chargée de poursuivre leur enquête sur la situation dramatique des droits humains en Ethiopie, plongée dans un violent conflit armé.

AFRICA RADIO

7 octobre 2022 à 20h36 par AFP

Le texte présenté par l'Union européenne a été adopté par 21 voix pour. Dix neuf pays ont voté contre, dont tous les membres africains du Conseil des droits de l'Homme à l'exception du Malawi. Ce dernier s'est abstenu à l'instar de six autres pays. Les experts devront faire un rapport oral sur la situation des droits humains en Ethiopie au Conseil des droits de l'Homme, lors de sa prochaine session au début de 2023. Les 47 membres de la plus haute instance de l'ONU en la matière pourront ensuite débattre en séance des conclusions du rapport. Dans un an les experts devront présenter un rapport écrit. Ces travaux s'inscrivent dans la continuité d'un premier document soumis le 19 septembre au Conseil. La Commission avait alors indiqué avoir "des motifs raisonnables de penser que, dans plusieurs cas, les violations (contre les droits fondamentaux, ndlr) correspondent à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité" et elle avait souligné "une profonde polarisation et haine entre ethnies en Ethiopie". L'organisation Human Rights Watch voit dans ce vote "un message puissant aux parties en guerre (...) que ceux qui commettent des exactions pourraient un jour être jugés". Elle demande aussi aux Etats de donner à la commission les moyens nécessaires pour faire son travail, un problème récurrent pour ce type de mission. Pour Amnesty International, "cette décision donne de l'espoir aux victimes des violations continues des droits humains en Ethiopie que quelqu'un les soutient et que tout ceux qui sont suspectés d'avoir commis des crimes sont repérés pour assurer justice, vérité et réparations aux victimes". Le conflit en Ethiopie a éclaté début novembre 2020 quand le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed a lancé une offensive contre les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) contrôlant cette région du nord de l'Ethiopie. La reprise des combats dans le nord de l'Éthiopie, le 24 août, a fait voler en éclats cinq mois de trêve. Dans le nord, au Tigré la situation humanitaire est catastrophique. Le gouvernement fédéral et ses alliés ont refusé à environ six millions de personnes l'accès aux services de base, pendant plus d'un an, et de sévères restrictions à l'accès humanitaire ont laissé 90% de la population avec un besoin urgent d'assistance.