Nouvelle application Africa Radio

L'aviation éthiopienne a bombardé la capitale de la région rebelle du Tigré

L'aviation éthiopienne a bombardé vendredi Mekele, capitale du Tigré, ont annoncé les autorités rebelles de cette région du nord de l'Ethiopie et des sources humanitaires, peu avant que le gouvernement fédéral annonce des "actions" contre des cibles militaires au Tigré.

AFRICA RADIO

26 août 2022 à 14h21 par AFP

Ce bombardement au coeur de cette région dissidente septentrionale de l'Ethiopie intervient deux jours après la reprise de combats entre forces gouvernementales et rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à la frontière sud-est du Tigré, qui ont mis fin à cinq mois de trêve. "A la mi-journée, un avion (...) a largué des bombes sur une zone résidentielle et un jardin d'enfants à Mekele. Des civils ont été tués et blessés", a indiqué dans un message à l'AFP Kindeya Gebrehiwot, un porte-parole des autorités rebelles. Deux sources humanitaires ont indiqué avoir été informées d'une frappe aérienne à Mekele, sans donner ni détails ni bilan. Peu après, le gouvernement fédéral a annoncé dans un communiqué que, même s'il restait "entièrement disposé" à discuter sans condition avec les rebelles, il entendait "mener des actions ciblant les forces militaires (...) opposées à la paix". Il a appelé la population vivant au Tigré "à se tenir loin des zones où se trouvent l'équipement militaire et les structures d'entraînement" rebelles. Ce bombardement marque une escalade dans les combats, redoutée par la communauté internationale qui craint une reprise du conflit à grande échelle et de voir annihilés les maigres espoirs de négociations de paix Dès mercredi, de nombreux pays et organisations internationales, ONU, Etats-Unis et Union européenne en tête, ont appelé à une cessation des hostilités et à une résolution pacifique du conflit qui dure depuis 21 mois. Depuis qu'elle a éclaté en novembre 2020, la guerre dans le nord de l'Ethiopie a fait plusieurs milliers de morts, déplacé plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers d'Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies. La trêve conclue fin mars avait permis notamment la reprise progressive de l'acheminement de l'aide humanitaire par la route vers le Tigré, après trois mois d'interruption.