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Afrique du Sud: l'ANC suspend un haut responsable pour corruption, une première

L'ANC, parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, a suspendu son secrétaire général Ace Magashule accusé de corruption, un succès pour le président Cyril Ramaphosa, qui jouait gros sur ce dossier, au sein d'un parti fractionné.

Le Congr&egrave;s national africain (ANC) de Nelson Mandela, emp&ecirc;tr&eacute; jusqu'au cou dans des affaires de corruption depuis plusieurs ann&eacute;es, cherche &agrave; se refaire une virginit&eacute; face &agrave; des &eacute;lecteurs &eacute;c&oelig;ur&eacute;s.Mais les soutiens internes d'Elias Magashule, surnomm&eacute; "Ace", sont nombreux, notamment parmi les partisans de l'ancien pr&eacute;sident Jacob Zuma, qui tra&icirc;ne lui-m&ecirc;me des batteries de casseroles.&nbsp;
"C'est le premier signe vraiment fort que l'ANC est pr&ecirc;t &agrave; faire le m&eacute;nage dans ses rangs.Il lui reste un sacr&eacute; chemin &agrave; parcourir mais c'est une condition pr&eacute;alable absolue pour s'attaquer &agrave; la corruption", s'est r&eacute;joui aupr&egrave;s de l'AFP David Lewis, directeur de l'ONG Corruption Watch.&nbsp;
"Ils (l'ANC) semblaient assez d&eacute;termin&eacute;s, mais ils sont aussi pass&eacute;s ma&icirc;tres dans l'art des deuxi&egrave;mes et troisi&egrave;mes chances", a-t-il soulign&eacute;, en &eacute;cho aux nombreux sceptiques &eacute;chaud&eacute;s qui craignaient que l'ANC n'aille pas jusqu'au bout et glisse "Ace" sous le tapis sans l'affronter.
"L'Oncle Cyril", comme le surnomment les Sud-Africains en raison de sa bonhomie et sa bonne volont&eacute; apparente, a sembl&eacute; longtemps isol&eacute; dans ce bras de fer avec l'inoxydable sexag&eacute;naire, secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de l'ANC depuis 2017.Mais sa suspension, et le fait que suffisamment de dirigeants de l'ANC donnent leur aval pour la rendre possible, est une douceur pour le pr&eacute;sident qui a jur&eacute; d'en finir avec le fl&eacute;au de la corruption.
"C'est une victoire politique majeure pour le pr&eacute;sident", affirme &agrave; l'AFP Aleix Montaa, chercheur &agrave; l'institut Verisk Maplecroft.Ace &eacute;cart&eacute;, le pr&eacute;sident va pouvoir "renforcer son leadership sur le parti, lui donnant l'espace politique n&eacute;cessaire pour mettre en &oelig;uvre ses r&eacute;formes".
La mise &agrave; l'&eacute;cart de Magashule repr&eacute;sente "une consolidation du pouvoir du pr&eacute;sident Ramaphosa au sein de l'ANC" dans les luttes de factions actuelles, qui "nuisent &agrave; la gouvernance", entre son courant et celui de "l'ancien pr&eacute;sident Jacob Zuma et Ace Magashule d'autre part", analyse la Fondation De Klerk.
C'est aussi "une victoire pour l'ANC tout court", affirme &agrave; l'AFP le politologue Mcebisi Ndletyana, et "la d&eacute;monstration que lorsque les citoyens s'expriment et se font entendre, ils peuvent faire bouger les lignes".

- R&egrave;gne "gangster" -

Le parti avait donn&eacute; &agrave; "Ace", sourcils fronc&eacute;s et perp&eacute;tuel air renfrogn&eacute;, cr&acirc;ne ras&eacute; et lunettes strictes, 30 jours pour partir de lui-m&ecirc;me.&nbsp;
Mais l'ex-patron de l'ANC dans la province du Free State (Centre), accus&eacute; par une biographie explosive intitul&eacute;e "Gangster State" d'y avoir r&eacute;gn&eacute; en mafieux, a laiss&eacute; passer la date butoir, la semaine derni&egrave;re, for&ccedil;ant le parti &agrave; prendre ses responsabilit&eacute;s.
Sa suspension, qui lui a &eacute;t&eacute; signifi&eacute;e par une lettre sign&eacute;e de son adjoint, Jessie Duarte, au nom de l'ANC, a pris effet lundi et court jusqu'&agrave; l'aboutissement de son proc&egrave;s, a-t-on appris mercredi lorsque cette lettre a fuit&eacute; dans les m&eacute;dias.&nbsp;
Une r&eacute;union lundi de la direction du parti "a r&eacute;affirm&eacute;" sa d&eacute;cision prise fin mars d'imposer &agrave; tout membre poursuivi p&eacute;nalement "pour corruption ou d'autres crimes graves" de d&eacute;missionner ou de s'exposer &agrave; une suspension.&nbsp;
"Tu as &eacute;t&eacute; inculp&eacute; et convoqu&eacute; &agrave; compara&icirc;tre devant un tribunal pour corruption et fraudes, vols et blanchiment", rappelle cette lettre.
De nombreux internautes soulignaient que cette suspension ne privait par l'int&eacute;ress&eacute; pour autant de son salaire, ce que la lettre confirme.&nbsp;
Actuellement en libert&eacute; sous caution, "Ace" sera jug&eacute; en ao&ucirc;t aux c&ocirc;t&eacute;s d'une quinzaine de coaccus&eacute;s, pour avoir notamment vol&eacute; de l'argent public mis de c&ocirc;t&eacute; en 2014 pour d&eacute;samianter des logements sociaux, lorsqu'il &eacute;tait Premier ministre du Free State.
Les travaux n'ont jamais eu lieu: les enqu&ecirc;teurs estiment que l'&eacute;quivalent de pr&egrave;s de dix millions d'euros ont &eacute;t&eacute; empoch&eacute;s.

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