La libre antenne du vendredi

Cédric Doumbè de retour sur le ring

Futsal : "Objectif Coupe du Monde pour le Maroc"

Samira Sitaïl : "il y a une longue tradition de solidarité du Maroc avec le peuple palestinien"

Maroc : " Emmanuel Macron est sous pression sur le Sahara Occidental"

Maroc : Walid Regragui reste en poste

Maroc / RDC : La CAF ouvre une enquête

Côte d’ivoire : Mounou Désiré en exposition privée chez Genesis Luxury and Brand

Au Maroc, l'oasis de Figuig s'accroche à son mode de vie

"Cette terre, on la cultive de père en fils, depuis des générations", dit fièrement Abdelmajid Boudi, en montrant les jardins verdoyants de l'oasis de Figuig, vestiges de la grandeur passée de cet ancien carrefour caravanier en plein déclin, à la frontière du Maroc et de l'Algérie.

Comme ses anc&ecirc;tres, ce cultivateur de 62 ans vit de ses dattes avec ses deux parcelles au coeur du "ksar" de Zenada, un des quartiers fortifi&eacute;s de l'oasis, aux confins des montagnes de l'Atlas et du d&eacute;sert saharien.
Ici, la pollinisation des fleurs et la r&eacute;colte des fruits se font comme autrefois, &agrave; la main, en grimpant en haut des arbres pour travailler debout, en &eacute;quilibre sur les palmes des dattiers.
"Notre culture est tr&egrave;s attach&eacute;e &agrave; l'agriculture: l'oasis c'est un mode de vie", assure Abdelmajib Boudi qui exerce aussi la fonction cruciale de "zrayfi" (aiguadier), charg&eacute; de la r&eacute;partition de l'eau entre les "abonn&eacute;s", via un r&eacute;seau complexe d'irrigation h&eacute;rit&eacute; du pass&eacute;.

- "Ruines" -

"Les gens d'ici sont li&eacute;s &agrave; leur terre, nos veines sont irrigu&eacute;es par nos racines", assure Rajae Boudi, sa cousine.Comme beaucoup, cette enseignante d'une quarantaine d'ann&eacute;es a quitt&eacute; sa ville natale pour trouver un emploi mais revient "d&egrave;s qu'elle peut" voir les siens.
Ces derni&egrave;res d&eacute;cennies, l'oasis a perdu la moiti&eacute; de ses habitants, pr&egrave;s du tiers des jardins sont en friche, pr&egrave;s de la moiti&eacute; de ses 2000 maisons anciennes sont "d&eacute;grad&eacute;es ou en ruines", selon des &eacute;tudes universitaires.&nbsp;
Mais ceux qui sont partis contribuent &agrave; la survie de l'oasis, notamment en investissant dans de nouvelles plantations de palmiers-dattiers autour du p&eacute;rim&egrave;tre historique, comme le souligne Mustapha Lali, un historien &eacute;lu &agrave; la municipalit&eacute; de Figuig de 1992 &agrave; 2016.
"Nous sommes une communaut&eacute; tr&egrave;s soud&eacute;e", explique Yamina Hakkou, une aubergiste de 58 ans qui aime faire d&eacute;couvrir aux visiteurs les jardins de l'oasis, ses bassins d'eau, son architecture m&ecirc;lant pierre, terre crue et bois de palmier.
Dans le labyrinthe des ruelles de Zenaga, le plus grand des six quartiers fortifi&eacute;s et le mieux pr&eacute;serv&eacute;, tout le monde se conna&icirc;t.Pour sortir, les femmes se drapent dans des ha&iuml;ks de coton blanc.A la saison des grands froids, les hommes portent des burnous de laine tiss&eacute;e &agrave; la main.Et tout le monde parle l'amazigh, langue des berb&egrave;res.
"On a gard&eacute; notre langue, on a r&eacute;sist&eacute; &agrave; tout", souligne Mohamed Djilali, le pr&eacute;sident d'une association locale.
Mais le carrefour strat&eacute;gique qui a accueilli "jusqu'&agrave; &nbsp;mille chameaux" au fa&icirc;te de sa gloire "d&eacute;cline depuis la cr&eacute;ation d'une fronti&egrave;re entre le Maroc et l'Alg&eacute;rie", en 1845, &agrave; l'&eacute;poque de la colonisation fran&ccedil;aise, rappelle Mustapha Lali.
Relativement &eacute;pargn&eacute;e par les bombardements de l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise en 1903 et par la "guerre des sables" entre Maroc et Alg&eacute;rie dans les ann&eacute;es 60, le centre marchand est devenu un cul-de-sac depuis la fermeture totale de la fronti&egrave;re en 1994, en lien avec les relations conflictuelles entre Rabat et Alger.

- "Espace vital" -

Surtout, l'oasis mill&eacute;naire a vu se r&eacute;tr&eacute;cir son "espace vital" compos&eacute; de petites palmeraies satellites dispers&eacute;es autour de l'oued (rivi&egrave;re) qui sert d&eacute;sormais de fronti&egrave;re: les diff&eacute;rends diplomatiques entre les deux pays voisins d&eacute;bouchent ponctuellement sur des expulsions de cultivateurs marocains de leurs "terres ancestrales" situ&eacute;es c&ocirc;t&eacute; alg&eacute;rien, rappelle M. Lali.&nbsp;
Ainsi, la semaine derni&egrave;re, l'arm&eacute;e alg&eacute;rienne a &eacute;t&eacute; d&eacute;ploy&eacute;e pour interdire le passage vers l'oasis d'El Arja, dite Laaroda en Alg&eacute;rie, jusque-l&agrave; tol&eacute;r&eacute; malgr&eacute; la fermeture de la fronti&egrave;re.
Les 1.500 hectares de cultures desservies par le r&eacute;seau &eacute;lectrique marocain et irrigu&eacute;es par pompage de la nappe phr&eacute;atique se sont ajout&eacute;s aux "spoliations" pr&eacute;c&eacute;dentes recens&eacute;es par le Maroc depuis 1955 et touchant 130&nbsp;000&nbsp;palmiers sur 2&nbsp;000&nbsp;hectares de terre r&eacute;partis dans 23&nbsp;secteurs frontaliers proches.
"Les palmiers seuls font vivre les familles, cette nouvelle perte va aggraver la situation &eacute;conomique", s'inqui&egrave;te Mustapha Lali.&nbsp;
Malgr&eacute; la beaut&eacute; du site, les touristes restent tr&egrave;s rares du fait de la situation g&eacute;ographique excentr&eacute;e, &agrave; plusieurs heures de route de Rabat, F&egrave;s ou Marrakech.&nbsp;
Les derni&egrave;res expulsions co&iuml;ncident avec un regain de tension autour du Sahara occidental, dossier qui plombe les relations entre Alger et Rabat depuis pr&egrave;s d'un demi-si&egrave;cle.
Alger soutient des ind&eacute;pendantistes (Polisario) qui demandent l'autonomie de l'ancienne colonie espagnole situ&eacute;e au nord de la Mauritanie.Rabat qui contr&ocirc;le plus de deux tiers de ce territoire riche en phosphate et en eau poissonneuse, propose un plan d'autonomie sous sa souverainet&eacute;.

Au Maroc, l'oasis de Figuig s'accroche à son mode de vie

"Cette terre, on la cultive de père en fils, depuis des générations", dit fièrement Abdelmajid Boudi, en montrant les jardins verdoyants de l'oasis de Figuig, vestiges de la grandeur passée de cet ancien carrefour caravanier en plein déclin, à la frontière du Maroc et de l'Algérie.

Podcast

La libre antenne du vendredi

Cédric Doumbè de retour sur le ring

A lire aussi

Futsal : "Objectif Coupe du Monde pour le Maroc"

Samira Sitaïl : "il y a une longue tradition de solidarité du Maroc...

Maroc : " Emmanuel Macron est sous pression sur le Sahara Occidental"

Maroc : Walid Regragui reste en poste

Maroc / RDC : La CAF ouvre une enquête

Côte d’ivoire : Mounou Désiré en exposition privée chez Genesis...