Jean Claude Naimro du groupe Kassav rend hommage a Jacob Desvarieux

La libre antenne du vendredi

Industrie musicale en Afrique: "Il faut former et structurer"

CIJ/ Israël : " une victoire diplomatique pour l'Afrique du Sud" selon Amzat Boukari-Yabara

Gaza : la CIJ ordonne à Israël d'empêcher tout acte de génocide

Justice : Oscar Pistorius en liberté ce vendredi

Jacqueline Derens : " les successeurs de Mandela n'ont pas été à la hauteur "

Côte d’ivoire : La ‘franchise’ comme nouveau modèle économique pour les PME 

L'épreuve des aveugles d'Afrique du Sud en temps de coronavirus

Depuis qu'il a perdu la vue, Jetro Gonese vit largement du bout de ses doigts."Le toucher nous permet d'identifier la plupart des choses.La texture des surfaces, la peau, les mains...C'est une part essentielle de nos vies".

En imposant la distanciation sociale ou en interdisant les contacts physiques, la pand&eacute;mie de coronavirus a boulevers&eacute; le quotidien de cet immigr&eacute; zimbabw&eacute;en &eacute;tabli dans la m&eacute;gapole de Johannesburg.
Depuis que l'Afrique du Sud a &eacute;t&eacute; plong&eacute;e sous confinement sanitaire fin mars, Jetro Gonese, 60 ans, a d&eacute;sert&eacute; les rues o&ugrave; il faisait la manche pour se calfeutrer dans un immeuble peupl&eacute; d'immigrants handicap&eacute;s, dont il partage une chambre avec un autre aveugle.
"Serrer les mains ou toucher les choses est devenu dangereux, &agrave; cause des risques de contracter la maladie", constate-t-il, "comme on a peur de toucher, la communication est difficile pour nous".
Un peu plus loin dans le couloir recouvert de graffitis du m&ecirc;me immeuble vivent Enok Mukanhairi, son &eacute;pouse Angeline Tazira et leurs quatre enfants.
Le couple s'est form&eacute; dans une &eacute;cole pour mal-voyants de la ville zimbabw&eacute;enne de Masvingo (sud), avant que la crise &eacute;conomique catastrophique qui affecte leur pays et l'espoir d'une vie meilleure ne les contraignent &agrave; prendre la route de l'Afrique du Sud en 2007.
A la faveur de l'all&egrave;gement progressif du confinement, Enok Mukanhairi, 57 ans, s'est enfin aventur&eacute; hors de son immeuble la semaine derni&egrave;re pour rejoindre la rue o&ugrave; il a pris ses habitudes de mendiant.
Sa premi&egrave;re sortie a vir&eacute; au chemin de croix.
"Il est difficile d'entendre correctement la voix de ceux qui portent des masques", rapporte l'aveugle."Le ton des voix auquel on est habitu&eacute; change.&Ccedil;a nous emp&ecirc;che d'identifier rapidement les personnes."
Autre constat, les automobilistes sont bien moins enclins qu'avant &agrave; baisser la vitre de leurs v&eacute;hicules au feu rouge pour donner une pi&egrave;ce.Et ceux qui s'y hasardent le font sans plus prendre le temps d'une parole.

- "Peur de sortir" -

"Les gens ne se sentent plus libres de parler comme avant", regrette le Zimbabw&eacute;en."J'ai tr&egrave;s peur d'attraper le coronavirus", ajoute-t-il, "mais moins quand m&ecirc;me que de ne pas avoir &agrave; manger".
Son &eacute;pouse Angeline opine le regard perdu au plafond, toute occup&eacute;e &agrave; tricoter une &eacute;charpe blanche.
Elle-m&ecirc;me n'a pas encore eu le courage de ressortir pour mendier dans les rues."C'&eacute;tait bien plus simple avant", remarque-t-elle.
Lui aussi originaire du Zimbabwe, Siwachi Mavhaire a longtemps v&eacute;cu au milieu des aveugles dans le m&ecirc;me immeuble de la plus grande ville d'Afrique du Sud.
B&eacute;n&eacute;vole au Forum de la diaspora africaine, une ONG qui vient en aide aux immigrants, il est retourn&eacute;, &agrave; la faveur de la crise sanitaire, aupr&egrave;s des personnes malvoyantes pour leur venir en aide.
"Leur situation est vraiment diff&eacute;rente", souligne-t-il."Moi, m&ecirc;me confin&eacute;, je peux quand m&ecirc;me sortir et revenir (...) eux sont oblig&eacute;s de respecter le confinement plus que tous les autres."
Contraint &agrave; rester chez lui par le confinement, Jetro Gonese a profit&eacute; de ses longues semaines d'enfermement pour commencer &agrave; r&eacute;diger des m&eacute;moires.
Jour apr&egrave;s jour, il a frapp&eacute; sur le papier de sa machine &agrave; &eacute;crire en Braille les grandes &eacute;tapes de son existence.De la rougeole qui l'a priv&eacute; de vue &agrave; l'&acirc;ge de 2 ans &agrave; sa carri&egrave;re d'enseignant pour enfants mal-voyants.&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Puis &agrave; sa vie de mendiant d&egrave;s son arriv&eacute;e en Afrique du Sud, o&ugrave; les autorit&eacute;s n'ont jamais reconnu ses qualifications professionnelles.
"Mon id&eacute;e est d'arriver &agrave; une courte histoire de ma vie", dit-il."Ce dont je me souviens de ma naissance, mes d&eacute;buts &agrave; l'&eacute;cole, mon arriv&eacute;e en Afrique du Sud.Quelques lignes que je pourrais rassembler en un court volume".
sch-pa/bed/mc/stb
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

L'épreuve des aveugles d'Afrique du Sud en temps de coronavirus

Depuis qu'il a perdu la vue, Jetro Gonese vit largement du bout de ses doigts."Le toucher nous permet d'identifier la plupart des choses.La texture des surfaces, la peau, les mains...C'est une part essentielle de nos vies".

Podcast

Jean Claude Naimro du groupe Kassav rend hommage a Jacob Desvarieux

La libre antenne du vendredi

A lire aussi

Industrie musicale en Afrique: "Il faut former et structurer"

CIJ/ Israël : " une victoire diplomatique pour l'Afrique du Sud"...

Gaza : la CIJ ordonne à Israël d'empêcher tout acte de génocide

Justice : Oscar Pistorius en liberté ce vendredi

Jacqueline Derens : " les successeurs de Mandela n'ont pas été à la...

Côte d’ivoire : La ‘franchise’ comme nouveau modèle économique pour...