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Mais qu'attend-il donc?Alors qu'il contrôle désormais tous les leviers du pouvoir, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, tarde inexplicablement à nommer un nouveau gouvernement, suscitant l'impatience des Congolais, sur fond d'une inquiétante baisse des recettes budgétaires de l'État.

Ayant mis fin d&eacute;but d&eacute;cembre &agrave; l'alliance avec le camp de son pr&eacute;d&eacute;cesseur Joseph Kabila, le pr&eacute;sident Tshisekedi a r&eacute;ussi &agrave; placer ses partisans &agrave; la t&ecirc;te de toutes les institutions politiques du pays.
Le chef de l&rsquo;&Eacute;tat a nomm&eacute; le 15 f&eacute;vrier un nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, apr&egrave;s avoir contraint &agrave; la d&eacute;mission Sylvestre Ilunga Ilunkamba, un proche de M. Kabila.
Depuis, la nomination de la nouvelle &eacute;quipe gouvernementale se fait attendre.Et le pays se retrouve dans une situation in&eacute;dite, avec deux Premier ministre de facto.
En attendant la nomination de son successeur, M. Ilunga continue, &agrave; la t&ecirc;te de son gouvernement d&eacute;missionnaire, d'exp&eacute;dier les affaires courantes, mais avec une marge de man&oelig;uvre quasi-nulle, le pr&eacute;sident Tshisekedi lui ayant formellement interdit par missive officielle "d'engager l&rsquo;&Eacute;tat".&nbsp;
D&eacute;sign&eacute; par le pr&eacute;sident, le nouveau Premier ministre Lukonde n'a pas encore d'&eacute;quipe gouvernementale et n'a donc pas &eacute;t&eacute; investi par l'Assembl&eacute;e, comme le pr&eacute;voit la Constitution.

- Des milliards perdus -

"Cette absence de gouvernement bloque et d&eacute;truit le pays qui est en situation de crise, notamment s&eacute;curitaire", proteste Georges Kapiamba de l'Association pour l'acc&egrave;s &agrave; la justice (ACAJ).
La neutralisation de l'ex&eacute;cutif remonte &agrave; octobre lorsque le pr&eacute;sident Tshisekedi, en conflit avec ses anciens alli&eacute;s du Front commun pour le Congo (FCC) de son pr&eacute;d&eacute;cesseur Kabila, a d&eacute;cid&eacute; de suspendre les r&eacute;unions du Conseil des ministres.&nbsp;
Ancien opposant, M. Tshisekedi a &eacute;t&eacute; proclam&eacute; vainqueur de la pr&eacute;sidentielle contest&eacute;e de d&eacute;cembre 2018.Investi en janvier 2019 lors de la premi&egrave;re passation pacifique du pouvoir en RDC, il a dirig&eacute; le pays en coalition avec le FCC qui a gard&eacute; la majorit&eacute; &agrave; l'Assembl&eacute;e nationale et au S&eacute;nat.
En l'absence d'un nouveau gouvernement, le cabinet du chef de l'&Eacute;tat assure l'ordonnancement des d&eacute;penses publiques, en recourant &agrave; l'expertise de l'Inspection g&eacute;n&eacute;rale des finances.Une situation in&eacute;dite, non pr&eacute;vue dans la loi.
Cette pratique est "inadmissible", estime le pr&eacute;sident de l'Association africaine de d&eacute;fense des droits de l'Homme (Asadho), Jean-Claude Katende.
La Constitution n'autorise pas le cabinet du chef de l&rsquo;&Eacute;tat &agrave; g&eacute;rer au quotidien les affaires de l&rsquo;&Eacute;tat, "ce r&ocirc;le revient au gouvernement, seul responsable devant le Parlement", explique M. Katende.
La premi&egrave;re cons&eacute;quence de cette absence d'un v&eacute;ritable gouvernement est l'alarmante baisse des recettes budg&eacute;taires, constate l'Observatoire de la d&eacute;pense publique (Odep).&nbsp;
Le Tr&eacute;sor public ne mobilisera que la moiti&eacute; des recettes pr&eacute;vues de l'exercice 2021, soit "3,5 milliards de dollars", estime cette structure anti-corruption qui regroupe 12 organisations.

- "Ca &eacute;nerve!" -

Et parmi les Congolais, la col&egrave;re monte."La situation est intenable.Il est urgent de faire baisser la tension qui couve dans le pays en nommant cette &eacute;quipe gouvernementale", a r&eacute;agi aupr&egrave;s de l'AFP le caricaturiste Thembo Kash qui dessine au quotidien dans les m&eacute;dias, les travers de la classe politique congolaise.
"Tshisekedi ne veut pas d'un gouvernement parce qu'il compte g&eacute;rer ce pays avec ses amis d'exil &agrave; Bruxelles sans respecter le cadre l&eacute;gal.Il veut un pouvoir absolu, sans contr&ocirc;le s&eacute;rieux", d&eacute;nonce Camille Kuku, un partisan du candidat malheureux &agrave; la pr&eacute;sidentielle de d&eacute;cembre 2018, Martin Fayulu.
"Cette forme de gestion instaur&eacute;e pendant cette p&eacute;riode &eacute;nerve (...)", se d&eacute;sole Louison Mokoko, un enseignant dans la province de l&rsquo;&Eacute;quateur (nord-ouest), r&eacute;sumant &agrave; bien des &eacute;gards l'humeur des Congolais.
Autre signe de l'exasp&eacute;ration qui monte, des internautes ont appel&eacute; sur les r&eacute;seaux sociaux &agrave; envahir la piste de l'a&eacute;roport international de Kinshasa afin d'emp&ecirc;cher le pr&eacute;sident Tshisekedi de s'envoler hors du pays, avant d'avoir pr&eacute;alablement sign&eacute; l'ordonnance de nomination de l'&eacute;quipe gouvernementale.

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