La libre antenne du vendredi

Problème de visas

RDC : 4 soldats de la SADC tués

RDC : " il y a une omerta sur les sujets sensibles "

RDC: La France appelle le Rwanda à "cesser tout soutien au M23 et se retirer du territoire congolais"

RDC : Le Conseil de sécurité de l'ONU s'inquiète après une attaque dans l'est

Est du Congo : Bakambu dénonce le silence sur les massacres

Maroc / RDC : La CAF ouvre une enquête

RDC: en Ituri, la vie brisée d'un enseignant dans l'attente d'une paix fragile

"L'avenir est sombre", soupire Joachim Lobo, un enseignant qui rêve de "reprendre la craie" et retrouver ses élèves si les efforts de paix aboutissent dans sa province de l'Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

"J'ai perdu ma fonction &agrave; cause de toutes ces b&ecirc;tises.Vous voyez comment on peut &ecirc;tre r&eacute;volt&eacute;", raconte &agrave; l'AFP M. Lobo, professeur de fran&ccedil;ais-philosophie.
A 60 ans, ce p&egrave;re de neuf enfants fait partie des dizaines de milliers de d&eacute;plac&eacute;s qui ont fui les violences dans le nord de l'Ituri, dans les territoires de Djugu et Mahagi.
M. Lobo raconte avoir quitt&eacute; en 2019 sa localit&eacute; de Sombuso.L'AFP le rencontre &agrave; 20 km de son village d'origne, dans le camp de Loda, non loin d'une base des Casques bleus de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
Des conditions de vie indignes: "Pas de latrines, pas de nourriture, pas d'eau potable, pas de soins m&eacute;dicaux".&nbsp;
Membre de la communaut&eacute; hema, M. Lobo affirme vouloir se prot&eacute;ger des miliciens identifi&eacute;s comme des combattants de la Coop&eacute;rative pour le d&eacute;veloppement du Congo (Codeco).
La Codeco est une secte politico-militaire qui pr&eacute;tend d&eacute;fendre les Lendu, autre communaut&eacute; de l'Ituri, face aux "tracasseries" de l'arm&eacute;e congolaise et &agrave; l'oppression suppos&eacute;e des Hema.
Les milices lendus sont accus&eacute;es par les Nations unies d'avoir tu&eacute; plusieurs centaines de civils hema et alur - une troisi&egrave;me communaut&eacute;.
La Haute commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a d&eacute;nonc&eacute; un "crime contre l'humanit&eacute;".
M. Lobo affirme avoir d&eacute;j&agrave; fui les violences de la guerre de 1999-2003.Le conflit avait fait des dizaines de milliers de morts dans cette province riche en or, frontali&egrave;re de l'Ouganda et de l'actuel Soudan du Sud.
A l'&eacute;poque, Lendu et Hema s'&eacute;taient entretu&eacute;s par milices interpos&eacute;es jusqu'&agrave; l'intervention en 2003 d'une force europ&eacute;enne, Art&eacute;mis, sous commandement fran&ccedil;ais.
Les violences ont repris en d&eacute;cembre 2017.Un des enjeux du conflit reste "le contr&ocirc;le des terres par les Lendu", indiquait en d&eacute;but d'ann&eacute;e un rapport des Nations unies.
Les notables lendu "ne soutiennent pas les assaillants et d&eacute;noncent leur violence", d'apr&egrave;s l'International crisis group (ICG).Ces notables estiment que les milices qui tuent en leur nom "seraient le fruit de manipulations externes, notamment de politiciens congolais install&eacute;s &agrave; Kinshasa et en Ouganda".
En 2005, l'Ouganda a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; par la Cour internationale de justice pour avoir occup&eacute; l'Ituri et avoir encourag&eacute; le "conflit ethnique" dans la province lors du conflit de 1999-2003.


- "Pression militaire" -&nbsp;

Investi en janvier 2019, le pr&eacute;sident Tshisekedi avait d&eacute;nonc&eacute; "une tentative de g&eacute;nocide" et un "complot" lors de sa visite &agrave; Bunia d&eacute;but juillet 2019, au plus fort d'une flamb&eacute;e de violences.
Le chef de l'Etat avait annonc&eacute; une op&eacute;ration militaire "de grande envergure" contre les assaillants.L'op&eacute;ration "Temp&ecirc;te de l'Ituri" a principalement conduit &agrave; la mort d'un chef de la Codeco.
Un an plus tard, le pr&eacute;sident cherche &agrave; organiser un sommet sur la s&eacute;curit&eacute; r&eacute;gionale, avec quatre pays dont l'Ouganda et a envoy&eacute; une d&eacute;l&eacute;gation d'anciens chef de guerre du conflit de 1999-2003 pour n&eacute;gocier la reddition des miliciens pro-Lendu.
Depuis, le nombre d'attaques a sensiblement diminu&eacute;, d'apr&egrave;s les t&eacute;moignages recueillis par l'AFP.
La route nationale 27, qui relie la RDC &agrave; l'Ouganda, est de nouveau ouverte au trafic des camions immatricul&eacute;s en Ouganda et au Kenya.Un axe vital pour l'importation, dans l'est de la RDC, du carburant et des marchandises en provenance d'Afrique de l'Est.
Mais les v&eacute;hicules sont escort&eacute;s par l'arm&eacute;e, a constat&eacute; une &eacute;quipe de l'AFP.
"Les gens ont tendance &agrave; retourner dans leur village.Mais leur souci c'est la s&eacute;curit&eacute; d'abord, que le calme reprenne", avance Dieudonn&eacute; Kpadyu Mnyoro.
Ce commer&ccedil;ant s'est &nbsp;r&eacute;fugi&eacute; depuis mars 2020 avec plus de 1.200 familles dans les b&acirc;timents en ruine de la paroisse catholique de Fataki, d&eacute;truite lors de la guerre de 1999-2003.
Agathe Gipatho, 60 ans, est sceptique sur les efforts de paix en cours: "Il faut une pression militaire.Il faut qu'on donne des moyens cons&eacute;quents &agrave; l'arm&eacute;e pour s&eacute;curiser la population, et imposer la paix.Il faut que la justice s'occupe des criminels", estime cette paysanne de 60 ans, lors d'un &eacute;change avec les membres de la communaut&eacute; alur &agrave; Nioka, en territoire de Mahagi.

RDC: en Ituri, la vie brisée d'un enseignant dans l'attente d'une paix fragile

"L'avenir est sombre", soupire Joachim Lobo, un enseignant qui rêve de "reprendre la craie" et retrouver ses élèves si les efforts de paix aboutissent dans sa province de l'Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Podcast

La libre antenne du vendredi

Problème de visas

A lire aussi

RDC : 4 soldats de la SADC tués

RDC : " il y a une omerta sur les sujets sensibles "

RDC: La France appelle le Rwanda à "cesser tout soutien au M23 et...

RDC : Le Conseil de sécurité de l'ONU s'inquiète après une attaque...

Est du Congo : Bakambu dénonce le silence sur les massacres

Maroc / RDC : La CAF ouvre une enquête