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RDC: 8 militaires et 3 civils condamnés à mort pour vente d'armes aux miliciens en Ituri

Quatre officiers, quatre autres militaires et trois civils ont été condamnés à mort vendredi par un tribunal militaire du nord-est de la République démocratique du Congo pour avoir vendu des armes à des miliciens.

AFRICA RADIO

27 mai 2022 à 19h21 par AFP

La Cour militaire de l'Ituri "condamne à la peine de mort" un colonel, deux majors et un capitaine ainsi que 4 soldats du rang, pour "association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et pour crime de guerre par meurtre", a déclaré le colonel Kelly Dianga, son président, lors d'une audience publique. Deux femmes et un homme sont également condamnés à la peine de mort pour les mêmes faits, a ajouté le magistrat militaire, alors qu'une autre femme et un homme ont écopé de dix ans de prison pour leur participation, à des degrés divers, à la commission de ces crimes. Quant aux armes et munitions qui ont été saisies, la Cour a ordonné "leur restitution à l'État congolais", a encore ajouté l'officier, indiquant qu'"un major et un civil ont été acquittés faute de preuves". "Nous nous attendions à des circonstances atténuantes pour des prévenus qui sont passés aux aveux", a commenté Me Jean Marie Vianney Zirimwabagabo, de la défense, indiquant que ses clients "iront en appel" contre ce jugement rendu au premier degré. "Je reconnais avoir remis 180 munitions de guerre" aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) et avoir "acheté 12 chargeurs garnis auprès du capitaine Muzalia", lui aussi condamné à mort, avait avoué le major Kalonda Ninja lors du procès, qui avait débuté le 25 avril. Ces militaires étaient censés combattre en Ituri la milice Codeco qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu et attaque principalement les membres de la communauté Hema. Ce groupe armé est parmi les plus meurtriers de la centaine qui écume l'est congolais depuis plus d'un quart de siècle. L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont sous état de siège depuis un an, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs à l'armée et à la police pour mettre fin aux violences mais n'a pas permis jusqu'à présent de ramener la paix.