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Rébellion du M23 en RDC: pas de répit à l'approche de pourparlers de paix

Les affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 se sont poursuivis vendredi sur plusieurs fronts dans l'est de la République démocratique du Congo, à l'approche d'une nouvelle session de pourparlers de paix prévus la semaine prochaine à Nairobi, ont indiqué des sources concordantes.

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18 novembre 2022 à 20h51 par AFP

A la différence de la veille, quand de violents combats avaient encore opposé les deux camps au niveau de Kibumba, à une vingtaine de km au nord du chef-lieu du Nord-Kivu Goma, les positions semblent être restées figées vendredi à cet endroit, a indiqué une source sécuritaire. Mais des affrontements ont eu lieu dans les parties est et ouest de la zone conquise par le M23 dans le territoire de Rutshuru, dont il contrôle environ le quart sud-est, frontalier du Rwanda et de l'Ouganda. Ancienne rébellion tutsi, le M23 (Mouvement du 23 mars) a repris les armes en fin d'année dernière, s'est emparé en juin de Bunagana, à la frontière avec l'Ouganda et, après plusieurs semaines d'accalmie, est reparti le 20 octobre à l'offensive, étendant largement le territoire sous son contrôle. "Aujourd'hui il y a eu affrontements dans le secteur de Tongo", vers l'ouest, en direction du territoire de Masisi, a indiqué une source administrative. De l'autre côté, vers l'est, "il y a beaucoup de tirs ici chez nous", a dit dans l'après-midi par téléphone un habitant de Nyabanira, localité située à 40 km de la frontière ougandaise. "Il n'y a pas eu cessez-le-feu, l'ennemi veut conquérir plus d'espace avant le 21 de ce mois", a analysé une source militaire dans la même région. La Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), à la manoeuvre pour tenter de ramener la paix dans l'est de la RDC en proie aux violences de plus d'une centaine de groupes armés, a annoncé que de nouveaux pourparlers de paix devaient débuter le 21 novembre à Nairobi. Les participants n'ont toutefois pas été précisés. Le gouvernement congolais, considérant le M23 comme un mouvement "terroriste", refuse dans cette situation toute discussion avec lui. Kinshasa accuse en outre Kigali d'apporter au M23 un soutien que des experts de l'ONU et des responsables américains ont également pointé ces derniers mois. Kigali conteste, en accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, des rebelles hutu rwandais implantés en RDC depuis le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda. En plus des discussions de Nairobi, une initiative diplomatique est menée par le chef de l'Etat angolais João Lourenço, qui prévoit une nouvelle rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame jeudi prochain à Luanda.