Soudan du Sud: l'ONU avertit que le temps presse pour concrétiser l'accord de paix
L'envoyé de l'ONU au Soudan du Sud a averti jeudi que le temps presse pour la mise en oeuvre intégrale du fragile accord de paix dans ce pays.
30 juin 2022 à 21h51 par AFP
Les rivaux politiques du Soudan du Sud ont signé cet accord en 2018 mais peinent toujours à tirer un trait sur une guerre civile de cinq ans qui a fait près de 400.000 morts dans le pays le plus jeune du monde. "Ma principale préoccupation est que la fin de la période de transition approche à grands pas, mais les progrès dans la mise en oeuvre de l'accord de paix ont été lents", a déclaré Nicholas Haysom, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (MINUSS). A "huit mois" de la fin de la période de transition, "la fenêtre d'opportunité" pour mettre en oeuvre les principaux points de l'accord"se ferme", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Juba, appelant les dirigeants rivaux à faire les "compromis" nécessaires. Une période de transition de deux ans prévue dans l'accord signé par le président Salva Kiir et son rival, le vice-président Riek Machar, doit s'achever en février 2023, les élections elles devant être organisées 60 jours avant cette échéance. Mais de nombreux points clés de l'accord n'ont pas été respectés, notamment la rédaction du texte d'une Constitution permanente et d'une loi électorale. M. Haysom a estimé que la possibilité d'organiser des élections devenait "de moins en moins réalisable". Les dirigeants du Soudan du Sud doivent "redoubler leurs efforts et s'accorder sur une feuille de route avec des points clairs, des délais et des tâches prioritaires", a-t-il déclaré. Le Soudan du Sud, l'un des pays les plus pauvres de la planète malgré d'importantes réserves de pétrole, souffre d'une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en juillet 2011. Depuis cette date, il a été dévasté par la guerre civile pendant plus de la moitié de son existence. L'ONU, qui a critiqué à plusieurs reprises les dirigeants du pays pour leur rôle dans l'incitation à la violence, la répression des libertés politiques et le pillage de l'argent public, a prévenu récemment que le pays risquait de replonger dans un conflit. Depuis son indépendance, le pays est en proie à des violences à caractère politico-ethnique et à une instabilité chronique, qui l'empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui a également fait quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018. Le Soudan du Sud est également confronté à d'importants problèmes humanitaires causés par la violence ainsi qu'à des catastrophes liées au climat comme les inondations et la sécheresse.