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Tchad: 14 manifestants tués après un différend entre communautés, selon un responsable du gouvernement

Au moins 14 manifestants ont été tués en début de semaine dans l'est du Tchad dans des heurts avec les forces de l'ordre, après un différend entre deux communautés, ont indiqué vendredi à l'AFP un responsable du gouvernement et des associations.

AFRICA RADIO

28 janvier 2022 à 17h06 par AFP

A Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, des Ouaddaïens ont manifesté pour protester contre l'investiture dans un lieu réservé à leur chef traditionnel d'un élu issu de la communauté arabe. Certains ont été tués lundi par les forces de l'ordre, d'autres le lendemain aux obsèques, ont assuré deux associations de défense des droits humains. "On déplore 14 morts parmi les manifestants et 64 blessés", a annoncé vendredi à l'AFP un responsable du gouvernement sous couvert de l'anonymat, sans vouloir dire qui les a tués et blessés. "La situation est calme depuis hier (jeudi) et la tension a baissé", a-t-il ajouté. "Ces événements ont coûté la vie à 11 personnes et fait 60 blessés", a assuré pour sa part à l'AFP une source médicale. "Les éléments des forces de défense et de sécurité ont fait un usage excessif des armes de guerre sur des manifestants à mains nues", a déploré pour sa part la Convention tchadienne de défense des droits de l'Homme (CTTDH) dans un communiqué, évoquant "plusieurs morts et des blessés". "Les forces de l'ordre, dans leur tentative de disperser les manifestants, ont fait usage de balles réelles occasionnant au moins cinq morts et 35 blessés" au seul premier jours des heurts, selon la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH). Lundi, des membres de la communauté ouaddaïenne avaient manifesté pour protester contre l'"intronisation" prévue le 29 janvier d'un chef de canton issu de la communauté arabe. Ils refusaient que la cérémonie ait lieu dans l'ancien palais royal puis sur la place de l'Indépendance, des lieux traditionnellement réservés à leur sultan, explique à l'AFP un élu local qui a requis l'anonymat. Une version confirmée par la CTTDH. Des heurts les ont alors opposés aux forces de sécurité, faisant plusieurs morts. Mardi lors de leurs obsèques, d'autres Ouaddaïens ont péri dans de nouveaux affrontements, selon les mêmes sources.