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A l'ONU, des pays appellent la Tunisie à garantir la liberté d'expression

Plusieurs pays occidentaux ont appelé mardi la Tunisie à garantir la liberté d'expression et l'indépendance du système judiciaire, à l'occasion de l'examen à l'ONU de la situation des droits de l'homme dans ce pays.

AFRICA RADIO

8 novembre 2022 à 11h36 par AFP

Ouvrant les débats par visioconférence, la Première ministre tunisienne Najla Bouden a assuré au Conseil des droits de l'homme de l'ONU que "la liberté d'expression et le droit de réunion pacifique sont les fondements du système des droits de l'homme en Tunisie, c'est un principe irrévocable de notre système". "Nous n'avons refusé aucune demande d'organisation de manifestation. Des cas isolés d'irrégularités ont été détectés et on peut en dire autant des allégations de torture. La torture n'est pas une politique d'Etat, mais la torture peut se produire dans des cas isolés", a-t-elle assuré. Elle a néanmoins souligné que "la liberté d'expression ne peut être utilisée comme une incitation à la haine ou à la diffusion de fausses informations, par exemple sur internet". Plusieurs pays ont souligné les progrès réalisés par la Tunisie dans la mise en oeuvre des recommandations faites lors du dernier examen de la situation par le Conseil des droits de l'homme en 2017, notamment sur la lutte contre la discrimination raciale et la violence contre les femmes. Néanmoins, certains pays, comme l'Australie, ont pointé du doigt "la détérioration de la situation des droits humains depuis la suspension du Parlement en juillet 2021". Le pays est englué dans une grave crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied qui s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021. Depuis, des ONG et l'opposition ont accusé les services de sécurité de recourir à des méthodes rappelant celles de l'Etat policier sous la dictature de Zine el Abidine ben Ali. Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, l'Autriche, la Suisse et l'Espagne, ont appelé la Tunisie à garantir la liberté d'expression. "La Belgique recommande de garantir la liberté de manifestation et d'expression en remplaçant la loi de 1969 sur les manifestations et veiller à ce que toutes les allégations d'usage excessif de la force par des agents de l'Etat lors de manifestations fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites", a demandé ainsi sa représentante. Ces pays ont également demandé à la Tunisie de rétablir le Conseil de la magistrature, de cesser de traduire des civils devant les tribunaux militaires et de mettre fin à la criminalisation de l'adultère et des rapports sexuels entre personnes de même sexe.