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Afrique du Sud: le président promet de sévir contre la corruption

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promis dimanche soir de mettre en oeuvre de nombreuses recommandations du "rapport accablant" d'une commission d'enquête sur la corruption, qualifiée de "capture d'Etat", sous la présidence de son prédécesseur Jacob Zuma.

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23 octobre 2022 à 22h06 par AFP

Ces quelques 350 recommandations ont été remises la veille au Parlement où elles seront débattues, a annoncé le président lors d'un discours télévisé, dénonçant ce "crime contre les Sud-Africains" qui a vu "détourner des ressources qui auraient dû contribuer au développement" du pays. Le président avait reçu en début de mois le rapport amendé, un document de plusieurs milliers de pages, de la commission présidée par le juge Raymond Zondo, qui a entendu depuis 2018 plus de 300 témoins. Cette corruption massive et "délibérée" sous la présidence Zuma (2009-2018) pèse dans les difficultés majeures que connait le pays, a rappelé M. Ramaphosa, citant les faillites du réseau électrique, l'affaiblissement des institutions, l'inefficacité de forces de l'ordre ou du parquet minés par des années d'ingérence politique, ou encore la dette publique. "Nous sommes fermement engagés à (...) mettre fin à la corruption", a déclaré le président de 69 ans, deux mois avant une échéance majeure au sein du parti au pouvoir, l'ANC, qui doit décider de le présenter ou non comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024. "Tous les outils de l'Etat seront mis en oeuvre", a-t-il martelé. "Nous émergeons d'une période très sombre et difficile", a-t-il souligné, promettant de reconstruire. "Nous en viendrons à bout", a-t-il assuré. Le rapport Zondo recommande plus de 200 ouvertures d'enquêtes pénales, mais aussi des démarches de récupération d'actifs, de poursuites fiscales, ainsi que des propositions de réformes législatives ou constitutionnelles, a détaillé M. Ramaphosa. La veille Jacob Zuma, 79 ans, avait accusé devant la presse l'actuel président d'être lui-même corrompu, évoquant une affaire qui gêne M. Ramaphosa depuis déjà plusieurs mois. Une commission indépendante a été constituée en septembre par le Parlement pour enquêter sur une obscure histoire de cambriolage dans l'une des ses propriétés, où il est accusé de blanchiment. Les résultats de l'enquête pourraient conduire à un éventuel vote au Parlement pour sa destitution.