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Egypte: ouverture du procès de figures de la révolte de 2011

Le procès du détenu politique le plus connu d'Egypte, Alaa Abdel-Fattah, figure centrale de la révolte de 2011, et de deux autres militants s'est ouvert lundi devant un tribunal d'exception au Caire, a indiqué à l'AFP l'avocat de M. Abdel Fattah.

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18 octobre 2021 à 17h51 par AFP

Après plus de deux ans passés en détention préventive, M. Abdel-Fattah a été formellement inculpé avec son avocat d'alors Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias "Oxygen", de "diffusion de fausses informations et rumeurs à l'intérieur du pays et à l'étranger", a précisé Me Khaled Ali. Le tribunal correctionnel d'urgence de la Sûreté d'Etat dans l'est du Caire a ensuite renvoyé l'audience au 1er novembre pour des questions de procédure, selon l'avocat. Surnommé "l'icône de la révolution" qui a chassé en 2011 l'ex-président Hosni Moubarak du pouvoir, M. Abdel-Fattah, détenu à l'isolement, a été transféré "seul dans un camion blindé" de la prison de haute sécurité de Tora au tribunal, selon un message écrit sur Twitter par sa soeur Mona Seif. La défense n'a pas eu accès aux éléments du dossier, a-t-elle ajouté, dénonçant une volonté des autorités de "boucler (cette affaire) rapidement devant une cour d'exception dont les verdicts ne peuvent faire l'objet d'appels". D'après sa famille, M. Abdel-Fattah --qui a passé, au total, sept ans derrière les barreaux depuis 2013-- avait exprimé des envies suicidaires lors de la dernière audience de renouvellement de sa détention, mi-septembre. Mona Seif a toutefois affirmé qu'il semblait "psychologiquement mieux" lundi. Lui et son avocat Me Baqer avaient été emprisonnés dans un grand coup de filet en septembre 2019 après de rares manifestations contre le président Abdel Fattah al-Sissi. Amnesty International a dénoncé les "conditions cruelles, inhumaines et dégradantes" dans lesquelles sont détenus les deux hommes qui ont été ajoutés à la liste "terroriste" du Caire fin 2020. M. Ibrahim, fondateur du blog "Oxygen Egypt", avait lui aussi été arrêté en 2019 après avoir publié sur les réseaux sociaux des vidéos sur des manifestations antigouvernementales, selon la même ONG. Depuis son arrivée au pouvoir il y a huit ans, M. Sissi mène une répression sans merci contre toute opposition. Selon des ONG, l'Egypte compte environ 60.000 détenus d'opinion.