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Ethiopie: une ONG demande la libération de cinq journalistes détenus au Tigré

Le Comité de protection des journalistes (CPJ) a demandé la libération de cinq journalistes d'une chaîne de télévision de la région éthiopienne du Tigré arrêtés par les autorités régionales rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

AFRICA RADIO

21 juillet 2022 à 11h06 par AFP

En conflit avec le gouvernement fédéral depuis novembre 2020, le TPLF, qui gouvernait le Tigré avant d'être délogé par l'armée éthiopienne, a repris fin juin 2021 le contrôle de l'essentiel de cette région du nord de l'Ethiopie. Selon plusieurs sources interrogées par le CPJ, "les autorités régionales accusent les journalistes, qui sont détenus dans la capitale tigréenne Mekele, de +collaboration avec l'ennemi+ pour leur travail présumé avec le gouvernement fédéral éthiopien et son Parti de la prospérité au pouvoir", indique l'ONG internationale dans un communiqué publié mercredi soir. Deux de ces sources "ont déclaré penser que les journalistes étaient détenus pour leur travail pour Tigrai TV à l'époque où elle était contrôlée par les autorités fédérales". Après avoir chassé de Mekele les autorités régionales dissidentes du TPLF fin novembre 2020, Addis Abeba avait installé une administration de transition. La date exacte de l'arrestation de ces journalistes de Tigrai TV, chaîne liée au TPLF, Haben Halefom, Teshome Temalew, Misgena Seyoum, Hailemichael Gesesse et Dawit Mekonnen n'est pas connue. Elle pourrait remonter à fin mai, début juin. Selon le CPJ, un décret des autorités régionales rebelles imposant l'état d'urgence prévoit qu'une personne condamnée pour collaboration avec un groupe désigné comme "ennemi" encourt une peine pouvant aller jusqu'à la réclusion à perpétuité ou la peine de mort. "Les journalistes exerçant au Tigré devraient être autorisés à vivre et à travailler librement, sans crainte d'être ciblés dans des affaires à motivation politique", a déclaré le représentant du CPJ pour l'Afrique subsaharienne, Muthoki Mumo. "Les cinq journalistes de Tigrai TV derrière les barreaux pour leur travail doivent être libérés et les autorités du Tigré doivent cesser de harceler et de détenir des membres de la presse", ajoute-t-il. Un porte-parole du TPLF n'a pu être joint dans l'immédiat par l'AFP. Les combats au Tigré ont quasiment cessé depuis une "trêve humanitaire" fin mars. Mais les accès et les communications avec cette région en proie à une situation humanitaire désastreuse restent extrêmement limités.