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Le conseil des ministres soudanais a approuvé mardi un projet de loi visant à abroger le boycottage d'Israël en vigueur depuis 63 ans, après la normalisation par le Soudan de ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu fin 2020.

"Le conseil des ministres a approuv&eacute; un projet de loi abrogeant la loi sur le boycottage d'Isra&euml;l datant de 1958 pour l'ann&eacute;e 2021", a-t-il indiqu&eacute; dans un communiqu&eacute;.
Ce texte doit encore &ecirc;tre approuv&eacute; par la plus haute autorit&eacute; du pays, le conseil de souverainet&eacute;, pour avoir force de loi.
Le conseil des ministres a &eacute;galement r&eacute;affirm&eacute; "la position ferme du Soudan" en faveur de la solution &agrave; deux Etats avec la cr&eacute;ation d'un Etat palestinien aux c&ocirc;t&eacute;s de celui d'Isra&euml;l.
La loi de 1958 interdit les &eacute;changes commerciaux avec l'Etat h&eacute;breu, avec des personnes de nationalit&eacute; isra&eacute;lienne ou encore avec des entreprises appartenant &agrave; des Isra&eacute;liens.De m&ecirc;me, elle interdit l'importation de produits fabriqu&eacute;s ne serait-ce que partiellement en Isra&euml;l.
Toute personne violant ce boycottage risque jusqu'&agrave; dix ans de prison ainsi qu'une lourde amende.
Longtemps un pilier du front anti-Isra&euml;l en Afrique du Nord, Khartoum a notamment accueilli un sommet arabe quelques semaines apr&egrave;s la guerre des Six-jours en 1967 o&ugrave; a&nbsp;&eacute;t&eacute; &eacute;nonc&eacute;e la r&eacute;solution des "trois non": non &agrave; la paix, &agrave; la reconnaissance et &agrave; la n&eacute;gociation avec l'Etat h&eacute;breu.

- Vague de normalisations -

Durant des d&eacute;cennies et plus encore durant les trente ans du r&egrave;gne autoritaire de l'ex-pr&eacute;sident Omar el-B&eacute;chir, chass&eacute; du pouvoir en avril 2019, le Soudan a entretenu une tr&egrave;s ligne dure envers l'Etat h&eacute;breu.
Jusqu'en 2020 seuls deux pays arabes entretenaient des relations diplomatiques avec Isra&euml;l: l'Egypte et la Jordanie, depuis 1979 et 1994 respectivement.
Mais l'an dernier, plusieurs pays arabes dont le Maroc, les Emirats arabes unis ou encore Bahre&iuml;n ont normalis&eacute; leurs relations avec Isra&euml;l, sous l'&eacute;gide de Washington.
Cherchant &agrave; r&eacute;int&eacute;grer le Soudan sur la sc&egrave;ne internationale, le gouvernement de transition a accept&eacute; de faire de m&ecirc;me en &eacute;change notamment d'une lev&eacute;e des sanctions am&eacute;ricaines contre Khartoum.
Les "Accords d'Abraham", sign&eacute;s en janvier par le Soudan et Isra&euml;l, ont &eacute;t&eacute; conclus quelques semaines apr&egrave;s le retrait de Khartoum de la "liste noire" am&eacute;ricaine des Etats accus&eacute;s de financer le terrorisme, ce qui a fait obstacle aux investissements internationaux pendant des d&eacute;cennies.
Le ministre isra&eacute;lien du Renseignement Eli Cohen a &eacute;t&eacute; en janvier le premier responsable isra&eacute;lien &agrave; accomplir une visite officielle dans ce pays du nord-est de l'Afrique.
Comptant sur ces rapprochements diplomatiques simultan&eacute;s, Khartoum esp&egrave;re une am&eacute;lioration de sa situation &eacute;conomique notamment.
Apr&egrave;s des d&eacute;cennies de mauvaise gestion, l'&eacute;conomie soudanaise est aujourd'hui &agrave; genoux, plomb&eacute;e par une inflation vertigineuse, une dette colossale et un manque chronique de devises, qui repr&eacute;sentent autant de menaces pour la r&eacute;ussite de sa transition politique.
Mais l'accord avec Isra&euml;l doit encore &ecirc;tre ratifi&eacute; par le pouvoir l&eacute;gislatif avant d'entrer en vigueur.Or, le Soudan ne dispose toujours pas d'un Parlement en place.
Et le rapprochement avec l'Etat h&eacute;breu est loin de faire l'unanimit&eacute; dans la soci&eacute;t&eacute; soudanaise.
Des Soudanais ont notamment manifest&eacute; en janvier devant le si&egrave;ge du gouvernement, br&ucirc;lant des drapeaux isra&eacute;liens et scandant des slogans anti-sionistes.
Une conf&eacute;rence en f&eacute;vrier sur la tol&eacute;rance religieuse &agrave; laquelle a particip&eacute; en visio-conf&eacute;rence un rabbin a d&eacute;clench&eacute; une vive pol&eacute;mique.

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