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Niger: les Etats-Unis suspendent des programmes d'aide au gouvernement (Blinken)

Les Etats-Unis ont suspendu des programmes d'aide au gouvernement du Niger, où des putschistes ont pris le pouvoir, mais vont poursuivre leur aide humanitaire "vitale" sur place, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

AFRICA RADIO

5 août 2023 à 1h51 par AFP

Washington "suspend certains programmes d'aide internationale au bénéfice du gouvernement du Niger", a-t-il déclaré dans un communiqué. Mais "la délivrance d'aide humanitaire et alimentaire vitale va se poursuivre", a ajouté le secrétaire d'Etat. Mercredi soir, les Etats-Unis avaient ordonné l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade à Niamey. Dans son communiqué, Antony Blinken, qui s'est entretenu à plusieurs reprises avec le président déchu Mohamed Bazoum, ajoute que son pays "poursuit les activités de l'Etat américain au Niger quand elles sont possibles, dont les opérations diplomatiques et sécuritaires, pour la sécurité des fonctionnaires américains." L'aide au gouvernement "dépend d'une gouvernance démocratique et du respect de l'ordre constitutionnel", a écrit M. Blinken, disant que Washington allait "poursuivre son passage en revue de notre aide internationale et notre coopération en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain." Les Etats-Unis ont condamné avec force le renversement du président Bazoum mais, contrairement à la France et d'autres pays européens, n'avaient pas ordonné d'évacuations jusqu'à mercredi ni encore suspendu leur aide au Niger, qui se chiffre à plusieurs centaines de millions de dollars. Dans une tribune au Washington Post publiée jeudi soir, le président Bazoum indiquait que "l'aide internationale représente 40%" du budget national. Les Etats-Unis disposent de quelque 1.000 soldats déployés dans le pays dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Vendredi, les militaires du bloc ouest-africain (Cedeao) ont annoncé être prêts à intervenir contre les putschistes qui ont pris le pouvoir le 26 juillet à Niamey, alors que ceux-ci annonçaient la rupture de la coopération militaire avec la France.