Projet de loi de finances au Kenya : la créatrice de Civic Email poursuivie pour avoir permis l’envoi massif de courriels au Parlement

Actus. Rose Njeri, développeuse kényane d'une plateforme facilitant la contestation citoyenne d’un nouveau projet de loi de finances, a été arrêtée puis libérée sous caution. Poursuivie pour cybercriminalité, elle est accusée d’avoir automatisé l’envoi de courriels au Parlement via son outil en ligne.

Projet de loi de finances au Kenya : la créatrice de Civic Email poursuivie pour avoir permis l’envoi massif de courriels au Parlement
Le président du Kenya, William Ruto - Flikr

Rose Njeri, créatrice d'une plateforme citoyenne s'opposant au nouveau projet de loi de finances, a comparu mardi 3 juin pour cybercriminalité. Elle a ensuite été libérée sous caution. Selon les médias kényans, le tribunal se prononcera sur les accusations, le 20 juin.  

Le 19 mai, Rose Njeri avait partagé sur X un lien vers Civic Email, un outil en ligne qu'elle a déclaré avoir développé pour faciliter les objections du public au nouveau projet de loi de finances. 

La plateforme détaille que ce texte entraînera entre autres une hausse du coût de la vie et des violations de la vie privée.

Elle permet aux citoyens d'envoyer un courriel aux parlementaires compétents en quelques clics. Selon l'acte d'accusation, Mme Njeri est poursuivie pour avoir créé un "programme générant et envoyant automatiquement des courriels en masse" à la commission parlementaire des finances, "interférant ainsi avec le fonctionnement normal des systèmes".

Le projet de loi de finances, à l'origine de mobilisations historiques au Kenya l'an dernier 

Il y a près d'un an, la précédente loi des finances, qui prévoyait des hausses d'impôts, avait provoqué des manifestations massives qui ont été sévèrement réprimées : plus de 60 personnes avaient été tuées, surtout des jeunes adultes, et des dizaines d'autres enlevées.

Une arrestation inquiétante 

L'arrestation de Rose Njeri vendredi 30 mai avait suscité une vague de condamnations en ligne.

L'ancien président de la cour suprême, David Maraga, qui est intervenu, devant le tribunal où Rose Njeri était entendue, a condamné sa détention prolongée et son inculpation, la qualifiant de "tendance inquiétante" visant à "abuser de la procédure judiciaire".

Si le projet de loi, présenté en avril, est actuellement soumis à une consultation publique, des dirigeants proches du chef de l'Etat kényan ont mis en garde le public contre toute "incitation" à le rejeter.

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