- MISE À JOUR : Deux personnes ont été tuées par balles mercredi 25 juin dans le comté de Machakos, à l'est de Nairobi, lors de manifestations au Kenya commémorant le mouvement citoyen durement réprimé de 2024. Selon un responsable hospitalier, l'une des victimes est décédée d'une hémorragie causée par une blessure à l’abdomen, tandis que l'autre est morte à son arrivée dans un autre établissement de santé. Plus de 300 blessés sont à déplorer, dont 67 dans un état critique.
Les manifestations organisées au Kenya en mémoire du mouvement citoyen inédit et violemment réprimé d'il y a un an ont tourné ce mercredi 25 juin à la violence, la police, déployée en grand nombre, affrontant des jeunes et tirant des gaz lacrymogènes.
La prise du Parlement le 25 juin 2024 par des manifestants, réclamant le retrait de la loi de finances et la démission du président William Ruto, avait marqué l'apogée de protestations qui ont perduré jusqu'en juillet. Plus de 60 personnes avaient été tuées au total, selon les groupes de défense des droits
humains.
Mercredi, des milliers de manifestants, majoritairement de jeunes hommes, sont à nouveau descendus dans la rue à Nairobi, mais aussi dans la grande ville côtière de Mombasa et d'autres comtés du pays.
Les familles des victimes et les militants ont appelé à des rassemblements pacifiques. D'autres ont enjoint à "occuper le palais présidentiel".
La matinée avait débuté dans le calme, mais des signes de violences ont ensuite émergé, certains manifestants jetant des pierres et la police lançant des gaz lacrymogènes et déployant au moins trois canons à eau dans le centre de Nairobi.
Les journalistes de l'AFP ont compté au moins une policière et plusieurs manifestants blessés, et ont vu plusieurs ambulances entrer et sortir de la zone, toutes sirènes hurlantes.
La censure médiatique contestée
Au début de l'après-midi, l'autorité de la communication a dans une lettre interdit aux radios et télévisions de diffuser en direct les images des manifestations.
L'annonce ne semblait pas respectée dans l'immédiat, la plupart des grands médias continuant cette diffusion. "Nous consultons nos avocats pour établir la légalité de cette ordonnance qui vise à plonger le pays dans un black-out médiatique", a réagi sur X le groupe The Standard.
"Faire taire la presse n'est pas la solution", a également réagi la branche locale d'Amnesty International sur X.
Dans la capitale, les routes menant au Parlement étaient toujours bloquées en début d'après-midi par les forces de l'ordre.
De nombreux manifestants ont scandé "Ruto doit partir", un cri de ralliement depuis un an, brandi des drapeaux et des portraits de victimes. Certains ont également déposé des fleurs devant l'hémicycle.
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