Samedi, Alassane Ouattara a été investi comme candidat de son parti, le RHDP. Le lendemain, le président a déclaré qu'il prendrait une décision dans les jours qui viennent. Pourquoi ce suspense autour de sa candidature ?
Je pense que le contexte politique demande une certaine prudence à ce stade, dans la mesure
où le débat sur la radiation des principaux opposants, que sont monsieur Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, du PDCI, continue. Certaines actions ont même été prévues.
À mon avis, il paraît un peu gênant, tout de même, pour M. Ouattara de se prononcer dans la précipitation sur sa candidature. Cela donnerait des arguments à ceux qui estiment qu’il ne souhaite pas affronter des candidats sérieux à la prochaine présidentielle.
Donc, à mon avis, le parti présidentiel essaie de préparer au maximum les esprits à une éventuelle candidature de monsieur Ouattara en l’absence des principaux challengers. C’est ce que je peux dire de ce scénario.
Dans le cas où Alassane Ouattara ne se présenterait pas, qui, au sein du RHDP, pourrait prendre sa place ?
On a entendu le président parler d’une demi-douzaine de collaborateurs qui pourraient diriger la Côte d’Ivoire.
Parmi ceux qui étaient en première ligne, on a vu le ministre d’État Téné Birahima Ouattara, monsieur Patrick Achi et monsieur Koné Meyliet Tiémoko, le vice-président.
Si on s’en tient au congrès qui vient de se tenir, ce sont réellement les trois personnalités qui étaient en première ligne. Est-ce que ce sera l’un d’eux ? Je pense que oui.
À ce stade, ce sont les personnalités les plus en vue autour du président. À moins que le RHDP ne choisisse de surprendre avec un candidat vraiment effacé, ce sont les trois figures qui ont été les plus visibles, les plus actives, celles qui ont le plus pris la parole et levé la tête.
Alors qu’ils sont exclus de la course à la présidentielle, l’ancien président Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, le principal parti de l’opposition, ont décidé de s’allier et de réclamer un dialogue politique ainsi qu’une réforme de la Commission électorale indépendante. Est-ce qu’avec cette alliance, leur requête a une chance d’aboutir ?
Ce serait souhaitable. Quand on consulte une histoire de la Côte d’Ivoire, par exemple, elle s’arrête souvent autour de l’année 2000.
Il aurait peut-être suffi d’une semaine, ou d’un mois de négociations entre les partis politiques, pour éviter la longue crise qui a débuté en 2002 et qui a duré au moins une dizaine d’années.
On a vu le dialogue politique de 2020 et son résultat : une élection sans violence — une première depuis 1990.
Il serait donc souhaitable, à mon avis, que les différents partis politiques puissent se retrouver pour échanger, afin d’aplanir le terrain et d’éviter tout conflit post-électoral.
Ce serait vraiment, à mon avis, une bonne occasion pour les Ivoiriens de trouver un terrain politique commun pour consolider davantage la paix.
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