Le groupe armé opérant dans la province de Cabo Delgado au nord du Mozambique "a intensifié les enlèvements d'enfants" pour en faire des combattants, de la main-d'œuvre forcée ou les contraindre au mariage, a déclaré l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué publié mardi 24 juin.
"Ces derniers jours, au moins 120 enfants ont été enlevés", a déclaré Abudo Gafuro, directeur exécutif de Kwendeleya, organisation nationale de surveillance des attaques, dans le communiqué.
Ces enlèvements ont été enregistrés depuis janvier 2025, a précisé à l'AFP Ashwanee Budoo-Scholtz, directrice adjointe pour l'Afrique de HRW. Certains enfants ont été libérés, mais on ignore combien restent aux mains du groupe armé, connu localement sous le nom d'Al-Shabab — sans lien toutefois avec les islamistes somaliens homonymes.
Des attaques qui restent souvent méconnues
Lorsque des enfants enlevés retournent dans leur communauté, les ressources disponibles pour les aider à se réinsérer sont rares, a déclaré Human Rights Watch. "Le pays a besoin d'une stratégie claire sur la conduite à tenir lorsqu'un enfant, en particulier s'il a été secouru, revient", a déclaré Benilde Nhalivilo, directrice exécutive de l'organisation Société Civile Forum pour les droits de l'enfant.
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La région, pauvre et isolée, connaît des attaques qui restent souvent méconnues, en partie à cause du mutisme des autorités.
"Al-Shabab doit épargner les enfants du conflit", a déclaré Budoo-Scholtz. "Recruter ou utiliser des enfants de moins de 15 ans pour participer activement aux hostilités est un crime de guerre", souligne HRW.
L'UNICEF a déclaré plus tôt ce mois-ci être "profondément préoccupée" par les informations concernant des attaques violentes et des enlèvements ciblant des enfants.
Ces violences ont déjà provoqué des milliers de morts
La région riche en gaz est ravagée depuis des années par des violences jihadistes qui ont fait des milliers de morts, forcé de nombreuses personnes à fuir et contraint TotalEnergies à suspendre un projet géant d'exploration gazière.
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Au moins 6 000 personnes, dont 2 500 civils, ont péri dans le nord du Mozambique depuis 2017 à cause de l'insurrection, entravant l'exploitation des immenses réserves de gaz offshore découvertes en 2010.
Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées par le conflit, selon OCHA, l'agence humanitaire de l'ONU. En 2021, des combattants liés à l'EI ont mené une attaque de plusieurs jours contre la ville portuaire de Palma, forçant des milliers d'habitants à fuir dans la forêt.
Avec l'AFP.
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