Le nouveau procès du chanteur nigérian Yahaya Sharif-Aminu, condamné à mort pour blasphème en 2020, s’est ouvert jeudi 25 septembre devant la Cour suprême à Abuja. Ses avocats espèrent obtenir l’annulation de la procédure et une remise en cause plus large des sanctions prévues par la charia.
Un procès sous haute surveillance
Musicien soufi, Sharif-Aminu avait été condamné par un tribunal islamique de l’État de Kano pour avoir partagé sur les réseaux sociaux une chanson jugée offensante envers le prophète Mahomet. Après un appel, la Haute Cour de Kano avait annulé la condamnation, mais ordonné un nouveau procès. Son avocat Kola Alapinni a dénoncé une atteinte à la Constitution : "Tous les aspects du code pénal de la charia qui enfreignent la constitution et les obligations internationales du Nigeria ne peuvent figurer dans nos codes", a-t-il affirmé.
Un dossier à portée internationale
Bien que le Nigeria soit officiellement un État laïc, douze régions du nord appliquent la charia aux côtés du droit commun. Les peines les plus lourdes, comme la mort pour adultère ou blasphème, sont rarement appliquées, mais des foules pratiquent parfois une justice populaire. En 2020, l’affaire Sharif-Aminu avait provoqué de violentes manifestations à Kano, où sa maison familiale avait été incendiée.
Depuis, plusieurs ONG et instances internationales, dont l’ONU et l’Union européenne, ont exprimé leur soutien au chanteur. En avril, la Cour de justice de la Cedeao a jugé sa condamnation "excessive et disproportionnée", une décision que le Nigeria n’a pas suivie. Absent à l’audience de jeudi, Sharif-Aminu reste détenu en attendant le verdict.
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