"La Cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) avait rendu une décision qui demandait à ce que justice soit faite rapidement" sur la mort de l'ex-président, a déclaré aux journalistes sa veuve Clémence Aïssa Baré. "Le dossier du président Thomas Sankara (assassiné en 1987) est en train d'avancer au Burkina Faso, nous voulons que le dossier du président Baré avance au Niger", a-t-elle souhaité, en marge des cérémonies de commémoration de la disparition de son mari. Arrivé au pouvoir par un putsch en 1996 à la suite d'une grave crise politique, le général Maïnassara a été tué le 9 avril 1999 sur une base militaire par des membres de sa propre garde. Selon les autorités, une amnistie accordée aux auteurs, co-auteurs et complices reste un obstacle à une enquête sur la mort du général-président.En octobre 2015, la Cour de la Cédéao, saisie par onze membres de la famille de l'ancien président, avait jugé à l'unanimité que "le droit à la vie du président Ibrahim Baré Maïnassara (avait) été violé". Elle avait également estimé que "le droit des requérants à avoir accès à la justice (avait) été violé par l'Etat du Niger". La Cour a dit clairement que "la loi d'amnistie laisse intact le droit à la vérité des victimes", a affirmé sur une télévision locale Djibril Abarchi, juriste et président de l'Association nigérienne de défense des droits de l'homme (ANDDH). Selon M. Abarchi, la Cour a pointé "le devoir des autorités étatiques de mener des enquêtes et investigations" même si elles ne déboucheront pas sur des sanctions "pénales" à l'encontre des personnes impliquées dans cet assassinat. La Cour, basée à Abuja (Nigeria), avait demandé que le Niger indemnise à hauteur de 435 millions de francs CFA (663.000 euros) la veuve, les cinq enfants et les onze frères et soeurs du défunt. Les décisions de cette Cour s'appliquent à chacun des quinze membres de la Cédéao, dont le Niger fait partie, et sont sans appel. "Nous avons écrit aux autorités politiques et judiciaires du Niger pour leur dire : vous avez exécuté le côté financier de l'affaire mais la partie droit à la vérité n'a pas été exécutée", a expliqué Abdouramane Chaibou, avocat de la famille Maïnassara.
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