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L'avocat d'Alaa Abdel Fattah de nouveau privé de visite

Pour la deuxième fois cette semaine, l'administration pénitentiaire a empêché dimanche l'avocat d'Alaa Abdel Fattah de voir le prisonnier politique égypto-britannique, en grève de la faim depuis sept mois, malgré un permis délivré par un juge, a annoncé Me Khaled Ali.

AFRICA RADIO

13 novembre 2022 à 18h21 par AFP

Alaa Abdel Fattah, icône du printemps arabe et bête noire du président Abdel Fattah al-Sissi, a cessé de boire dimanche à l'ouverture de la COP27 en Egypte. Depuis, sa famille qui le dit en danger de mort, réclame une preuve de vie, affirmant ne pas croire les autorités qui assurent qu'il est "en bonne santé". Le parquet égyptien a même dis "douter qu'il soit en grève de la faim. La première fois, jeudi, l'administration pénitentiaire avait jugé le permis de l'avocat non recevable car daté de la veille, alors que, selon ce dernier, ils ont d'habitude une tolérance "d'une semaine". Cette fois-ci, dimanche, Me Ali a été autorisé à entrer dans la prison, mais après une heure d'attente devant les parloirs, un officier l'a informé que "la prison était fermée", a-t-il expliqué sur Facebook. "J'ai récupéré le permis au parquet au Caire à 15h00, j'ai fait au plus vite pour arriver à la prison" de Wadi Natroun, à 100 kilomètres au nord-ouest du Caire, "avant 17h et je me suis présenté à 16h45", détaille-t-il. Ce nouveau refus conclut une semaine de bras de fer entre la famille du blogueur prodémocratie et les autorités, lancé au début de la COP27. Sa soeur Sanaa Seif a organisé deux conférences de presse à la conférence sur le climat. Lors de ces deux interventions, elle a été prise à partie par des figures pro-Sissi qui ont nié que son frère soit "un prisonnier politique" et l'ont qualifié de "criminel". Mais dans le même temps, le président Sissi a dû répondre à plusieurs dirigeants occidentaux, dont l'Américain Joe Biden, qui s'enquéraient du sort d'Alaa Abdel Fattah. Washington affirme n'avoir toujours aucune preuve de la bonne santé du prisonnier. Vendredi, l'autre soeur d'Alaa Abdel Fattah, Mona Seif, a déposé une nouvelle demande de grâce à la commission des grâces présidentielles relancée en avril, soulignant notamment qu'Alaa était "le seul homme de la famille après le décès de son père", grand avocat des droits humains, et que son propre fils, "atteint d'autisme, avait perdu la parole" depuis sa dernière arrestation. Des arguments qui semblent avoir porté puisque l'un des présentateurs de talk-shows les plus influents du pays, Amr Adib, grand partisan de M. Sissi, a plaidé pour une grâce "car il faut voir l'intérêt de l'Egypte avant toute chose". sbh/jg [object Object]