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Côte d'Ivoire: Hamed Bakayoko, le "Golden Boy" devenu Premier ministre

Surnommé le "Golden Boy" pour ses réussites en affaires, Hamed Bakayoko, 55 ans, désigné jeudi Premier ministre de Côte d'Ivoire, a un profil atypique, qui a contribué, avec son caractère notoirement bon vivant, à le rendre populaire, au-delà du camp du président Alassane Ouattara.

Militant politique et patron de presse dans les ann&eacute;es 1990, ministre dans les ann&eacute;es 2000, il est devenu un pilier du r&eacute;gime.
N&eacute; le&nbsp;8 mars 1965 &agrave; Abidjan dans une famille de classe moyenne, ce musulman originaire du nord de la C&ocirc;te d'Ivoire, au physique athl&eacute;tique, s'int&eacute;resse d&egrave;s sa jeunesse au journalisme et &agrave; la politique.
"HamBak" commence dans l'&eacute;dition o&ugrave; il cr&eacute;&eacute; en 1991, le journal "Le patriote" quasi-organe du Rassemblement des R&eacute;publicains (RDR), le parti d'Alassane Ouattara, auquel il adh&egrave;re d&egrave;s sa fondation en 1994.
En 1993, il prend les commandes de la radio Nostalgie de C&ocirc;te d'Ivoire, la premi&egrave;re radio commerciale, en plein printemps de la presse ivoirienne.Ce qui le rapproche du milieu de la musique et du showbiz, dans lequel il aime s'afficher.
Apr&egrave;s la mort en 2019 de la star du coup&eacute;-d&eacute;cal&eacute; DJ Arafat, dont il &eacute;tait proche, il se montre ainsi aux premi&egrave;res loges des fun&eacute;railles.
Son ascension politique commence vraiment dans les ann&eacute;es 2000.En 2003, &agrave; 38 ans, il devient ministre pour la premi&egrave;re fois.Il ne quittera plus le gouvernement.
Pendant toute la d&eacute;cennie de crise ivoirienne jusqu'&agrave; son d&eacute;nouement en 2011, il occupe le portefeuille des T&eacute;l&eacute;communications et des nouvelles technologies dans les gouvernements d'union nationale, sous le r&eacute;gime de l'ex-pr&eacute;sident Laurent Gbagbo.

- Pr&eacute;sidentiable - &nbsp;

"C'est un homme de d&eacute;fi.Quand il a une id&eacute;e fixe, il va jusqu'au bout", t&eacute;moigne son ancien collaborateur au Patriote, Me&iuml;t&eacute; Sindou.
Avec l'arriv&eacute;e au pouvoir d'Alassane Ouattara, il h&eacute;rite du strat&eacute;gique minist&egrave;re de l'Int&eacute;rieur, qu'il conservera sous trois gouvernements jusqu'en 2017, r&eacute;ussissant &agrave; maintenir l'ordre dans un pays qui revient &agrave; la paix, notamment gr&acirc;ce &agrave; ses nombreuses relations dans tous les milieux, aussi bien parmi les anciens chefs de la r&eacute;bellion que dans l'opposition.
Il est alors nomm&eacute; ministre d'Etat, ministre de la D&eacute;fense en juillet 2017, et num&eacute;ro deux du gouvernement.Il doit g&eacute;rer plusieurs mutineries dans l'arm&eacute;e.
En 2018 il est &eacute;lu maire d'Abobo, l'une des deux communes les plus peupl&eacute;es d'Abidjan (et de C&ocirc;te d'Ivoire), au terme d'un scrutin terni par des violences.
Son nom avait circul&eacute; comme pr&eacute;sidentiable, avant la d&eacute;signation en mars du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat du parti au pouvoir pour la pr&eacute;sidentielle d'octobre.
Apr&egrave;s la mort inattendue de ce dernier d'un infarctus, M. Bakayoko avait &eacute;t&eacute; d&eacute;sign&eacute; pour assurer l'int&eacute;rim &agrave; la primature.
Il devra ramener l'opposition &agrave; la table des n&eacute;gociations, pour que la pr&eacute;sidentielle du 31 octobre se d&eacute;roule dans les meilleurs conditions et ne pas faire revivre &agrave; la C&ocirc;te d'Ivoire une nouvelle crise &eacute;lectorale (3.000 morts en 2010-2011).
"Hambak a des atouts pour r&eacute;ussir: il a ses entr&eacute;es partout y compris au sein de l'opposition.Du fait de son parcours atypique et de sa longue exp&eacute;rience politique, il a des amiti&eacute;s au-del&agrave; de son camp", juge le politologue Arthur Banga.
Hamed Bakayoko est mari&eacute; &agrave; une avocate, chr&eacute;tienne originaire de l'est, avec laquelle il a eu quatre enfants.