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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé mardi des discussions en vue d'un gouvernement d'union nationale, dans l'espoir de dissiper la contestation dont il fait l'objet et qui complique encore l'action pour sortir le pays de la tourmente. 

"J'ai d&eacute;cid&eacute; d'engager les consultations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale", a dit le pr&eacute;sident malien devant des responsables et des membres de la soci&eacute;t&eacute; civile.
M. Ke&iuml;ta a aussi annonc&eacute; des consultations sur le Parlement et la Cour constitutionnelle.
Il a exprim&eacute; son souci "d'apaisement" non seulement politique, mais aussi social, en intervenant en faveur des enseignants, dont le bras de fer avec le gouvernement paralyse l'&eacute;cole depuis des semaines, sinon des mois.
M. Ke&iuml;ta, &agrave; la t&ecirc;te depuis 2013 de ce vaste pays pauvre confront&eacute; au jihadisme, &agrave; la violence et &agrave; une crise multiforme, fait face depuis quelques semaines &agrave; la mobilisation d'une coalition h&eacute;t&eacute;roclite conduite par un influent dirigeant musulman, l'imam Mahmoud Dicko.Elle r&eacute;unit des responsables religieux et des personnalit&eacute;s de la soci&eacute;t&eacute; civile comme du monde politique.
Des dizaines de milliers de personnes ont r&eacute;clam&eacute; la d&eacute;mission de M. Ke&iuml;ta, d&eacute;sormais tenu pour personnellement responsable, dans les rues de Bamako le 5 juin.
Le mouvement rebaptis&eacute; "du 5 juin" a appel&eacute; &agrave; un nouveau rassemblement vendredi.
Il f&eacute;d&egrave;re contre le chef de l'Etat des m&eacute;contentements nourris depuis des mois devant l'alarmante situation s&eacute;curitaire, le marasme &eacute;conomique et social, la crise de l'Etat, de l'&eacute;cole ou des services publics, et la perception d'une corruption r&eacute;pandue.
Dimanche encore, au moins 24 soldats ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;s dans la derni&egrave;re en date des attaques imput&eacute;es aux jihadistes contre les forces de s&eacute;curit&eacute;.
Huit ans apr&egrave;s le d&eacute;but du conflit malien, la persistance de ces op&eacute;rations, des violences intercommunautaires et des trafics accr&eacute;ditent l'id&eacute;e de l'impuissance de l'Etat, malgr&eacute; le soutien de la communaut&eacute; internationale et l'intervention de forces onusiennes, africaines et fran&ccedil;aises.

- Catalyseur &eacute;lectoral -

Les l&eacute;gislatives de mars-avril ont exacerb&eacute; les frustrations.Le pouvoir les a maintenues malgr&eacute; l'ins&eacute;curit&eacute;, l'enl&egrave;vement du chef de l'opposition parlementaire et l'apparition dans le pays du coronavirus les jours pr&eacute;c&eacute;dant le scrutin.
De mani&egrave;re significative, M. Ke&iuml;ta a assur&eacute; mardi que le chef de l'opposition &eacute;tait encore en vie et serait bient&ocirc;t lib&eacute;r&eacute;.
L'opposition a contest&eacute; les r&eacute;sultats de ces &eacute;lections qui conservaient une solide majorit&eacute; parlementaire au pr&eacute;sident.
L'exasp&eacute;ration a encore cr&ucirc; quand la Cour constitutionnelle a invers&eacute; une trentaine de r&eacute;sultats proclam&eacute;s, dont une dizaine au profit de candidats du parti pr&eacute;sidentiel.
La grogne approchant de son comble a fait craindre un d&eacute;bordement.
Une d&eacute;mission du pr&eacute;sident passait pour exclue.L'hypoth&egrave;se de la nomination d'un nouveau Premier ministre avait &eacute;t&eacute; au moins provisoirement &eacute;cart&eacute;e la semaine pass&eacute;e puisque le chef de l'Etat a maintenu Boubou Ciss&eacute; &agrave; son poste et lui a confi&eacute; la t&acirc;che de former le prochain gouvernement.
Restaient l'&eacute;ventualit&eacute; d'une ouverture avec la formation de ce nouveau cabinet, ou celle d'une dissolution de l'Assembl&eacute;e.
M. Ke&iuml;ta&nbsp;a choisi la premi&egrave;re option, sans qu'apparaisse clairement la place impartie &agrave; chacun, dont l'imam Dicko, chef de file de la protestation.Sans non plus que les propos pr&eacute;sidentiels semblent &eacute;carter l'option d'une dissolution.
Une action politique en vue de l'inclusion des diff&eacute;rentes forces maliennes et de la r&eacute;conciliation d'anciens ennemis est consid&eacute;r&eacute;e comme le pendant indispensable aux op&eacute;rations militaires pour sortir le Mali de la crise.
L'actuelle crise politique culmine &agrave; un moment d&eacute;licat o&ugrave; les acteurs internationaux divergent sur la trajectoire de progr&egrave;s ou de d&eacute;gradation observ&eacute;e au Mali, o&ugrave; la question du maintien de la Mission de l'Onu (Minusma) est sur la table et o&ugrave; celle de la poursuite de l'engagement am&eacute;ricain au Sahel reste en suspens.

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