En Guinée, les autorités ont commencé mardi 13 mai à indemniser les victimes d'un massacre qui avait fait au moins 156 morts et des centaines de blessés dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009 sous l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara. Lors d'une cérémonie à Conakry présidée par le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba, neuf personnes ont reçu chacune un chèque, marquant le début des réparations pour les 334 victimes reconnues par la justice.
Une étape historique
"Je peux pousser un ouf de soulagement. Durant ces 15 dernières années, j'ai longtemps cru qu'on n'y arriverait pas, mais aujourd'hui c'est fait", a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l'Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA). Le ministre Kaba a qualifié cette décision de "haute portée historique", soulignant la volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de permettre aux victimes de se remettre de leurs douleurs.
En mars, la junte au pouvoir avait annoncé avoir débloqué 119 milliards de francs guinéens (12 millions d'euros) pour financer les indemnisations ordonnées par le juge. Ces indemnisations varient de 200 millions de francs guinéens (plus de 20 000 euros) à 1,5 milliard de francs guinéens (plus de 160 000 euros), selon les cas.
Un épisode sombre de l'histoire guinéenne
Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées et des centaines d'autres blessées lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Selon une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU, les victimes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et au moins 109 femmes avaient été violées.
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En août 2024, au terme d'un procès très attendu, huit personnes, dont l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara, ont été condamnées à des peines allant jusqu'à la perpétuité pour leur responsabilité dans ce massacre. Cependant, l'ex-dictateur, condamné pour crimes contre l'humanité, a été gracié en mars dernier par le général Mamadi Doumbouya, suscitant la consternation de l'opposition et d'une partie de la société civile.
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