Incarcéré depuis 2023 pour son implication dans le génocide en 1994, Sosthène Munyemana, polo blanc et pantalon marron, est arrivé menotté dans la salle d'audience et s'est assis dans le box des accusés de la cour d’appel de Paris ce mardi 16 septembre.
Son dossier était le plus ancien instruit en France sur des faits liés à ce génocide au Rwanda : ouverte en 1995 après une plainte déposée à Bordeaux, l'information judiciaire avait ensuite été transférée en 2001 à Paris. L'ordonnance de mise en accusation n'a été rendue qu'en 2018.
Que s'est-il passé ?
En première instance, l’ancien médecin âgé de 69 ans avait été reconnu coupable de génocide, de crimes contre l'humanité, de participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes, ainsi que de complicité de crimes contre l'humanité. Sa sentence : 24 ans d'emprisonnement, avec une période de sûreté de huit ans.
Sosthène Munyemana est accusé d'avoir signé une motion de soutien au gouvernement intérimaire institué après l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana, un épisode déclencheur du génocide de 1994 au Rwanda. En seulement 100 jours, plus de 800 000 personnes sont mortes, pour la plupart d'ethnie tutsi, selon l'ONU.
Que lui est-il reproché ?
Sosthène Munyemana se voit aussi reprocher d'avoir mis en place des barrières et des rondes à Tumba, dans la préfecture de Butare (sud du Rwanda), au cours desquelles des personnes ont été interpellées avant d'être tuées, ainsi que d'avoir détenu la clé d'un bureau de secteur où étaient enfermés des Tutsi avant leur exécution.
Arrivé en septembre 1994 en France, où résidait déjà sa femme, père de trois enfants, Sosthène Munyemana avait refait sa vie dans le Sud-Ouest, exerçant comme médecin urgentiste puis comme gériatre.
Avec l'AFP.
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