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Tanzanie : levée du confinement après des manifestations meurtrières et une censure persistante en ligne

Actus. Les autorités tanzaniennes ont levé ce mardi 4 novembre le confinement imposé après plusieurs jours de violences post-électorales ayant fait, selon l’opposition, des centaines de morts. Alors que le régime tente de restreindre la diffusion d’images en ligne, la population reste sous surveillance étroite et vit dans la peur, après une réélection controversée de la présidente Samia Suluhu Hassan.

Tanzanie : levée du confinement après des manifestations meurtrières et une censure persistante en ligne
Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie - Facebook / Samia Suluhu Hassan

Les élections générales du 28 octobre, remportées à 98 % par la présidente sortante, Samia Suluhu Hassan sont contestées par l’opposition, qui dénonce des fraudes massives et des exactions policières d’une ampleur inédite.

 Les autorités ont imposé un confinement à la population et bloqué durant cinq jours l'accès à internet après les manifestations contre le régime, ralentissant considérablement la sortie d'informations. Les violences ont duré trois jours.
Le principal parti d'opposition, Chadema, a avancé le chiffre d'au moins 800 morts, un bilan que l'AFP n'a pas pu vérifier indépendamment. Des sources diplomatique et sécuritaire ont cependant corroboré l'idée que des centaines, voire des milliers de personnes, ont été tuées en marge des élections.

L'accès à internet a été partiellement rétabli lundi, et des photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, ont commencé à circuler dans le pays, en dépit d'un SMS de la police ayant ce jour-là averti que la diffusion d'images en ligne "qui peuvent créer la panique ou humilier les gens" constituait une infraction pénale.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certains clichés n'avaient jamais été postés auparavant. Plusieurs éléments montrent que ces images ont été prises en Tanzanie. Des témoignages évoquent des disparitions, des morgues vidées et des citoyens effrayés par des messages de surveillance prétendument gouvernementaux. Les défenseurs des droits humains dénoncent un climat de peur orchestré par le pouvoir.

Une reprise fragile de la vie quotidienne

À Dar es Salaam, la capitale économique, de longues files se sont formées dans la matinée devant les stations essence rouvertes. Et internet est partiellement accessible. La présence des forces de sécurité reste néanmoins visible, selon un journaliste de l'AFP. Et un nombre limité de bus, principal transport public, a aussi recommencé à prendre des passagers, comme les conducteurs de motos-taxis et de tuk-tuks, à des tarifs cependant plus élevés après l'explosion des prix du carburant.

Alors que le ministre sortant des Affaires étrangères admet un début de mandat « difficile », l’opposition dénonce un régime autoritaire où la légitimité politique « se maintient par le pistolet ».

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