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La RDC relance ses exportations de cobalt après dix mois de gel

Actus. Premier producteur mondial de cobalt, la République démocratique du Congo a annoncé, mardi 23 décembre, la reprise de ses exportations après une suspension destinée à enrayer l’effondrement des prix. Une stratégie assumée par les autorités, qui revendiquent un regain de contrôle sur ce minerai clé de la transition énergétique.

La RDC relance ses exportations de cobalt après dix mois de gel
Une mine de cobalt à Rubaya, en RDC ( illustration ) - Wikimedia commons

Un gel inédit pour peser sur les marchés 

Suspendues depuis février, les exportations congolaises de cobalt ont officiellement repris vendredi, a annoncé le ministre des Finances, Doudou Fwamba. Cette mesure exceptionnelle, décidée initialement pour quatre mois, visait à freiner la chute des cours provoquée par une surabondance de l’offre mondiale. 
En trois ans, le prix du cobalt avait été divisé par quatre, atteignant son niveau le plus bas depuis huit ans et affectant lourdement les recettes publiques d’un pays pourtant central dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Un acteur incontournable mais longtemps impuissant 

Avec près de 76 % de la production mondiale en 2024, soit environ 220.000 tonnes selon l’Institut américain d’études géologiques (USGS), la RDC domine largement le marché du cobalt. Un paradoxe dénoncé par le gouvernement, qui s’interroge sur son incapacité passée à influencer les prix d’un minerai aussi stratégique. 
 « Comment pouvons-nous fournir plus de 70 % de ce produit sans peser sur la formation de son prix ? », a insisté le ministre des Finances, reconnaissant toutefois les pertes fiscales subies durant la période de gel. 

Des prix en nette hausse 
  

Selon les autorités congolaises, la suspension des exportations a permis un redressement significatif des cours. Le prix de la tonne de cobalt serait passé de 22.000 dollars à plus de 54.000 dollars, un niveau jugé plus soutenable pour l’économie nationale. 
La mesure a été pilotée par l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms), chargée de renforcer la souveraineté du pays sur ses ressources minières. 
Un secteur minier sous domination industrielle chinoise 
La quasi-totalité du cobalt industriel congolais provient de deux sites géants du Katanga, Tenke Fungurume et Kisandu, exploités par le groupe chinois CMOC (China Molybdenum). Ce minerai est essentiel à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, un secteur en forte croissance depuis deux décennies. 

A lire aussi : RDC : au moins 32 morts dans l’effondrement d’une mine de cobalt à Kalando

Richesse minière, pauvreté persistante 

Malgré l’abondance de son sous-sol, la RDC demeure l’un des pays les moins développés au monde. Le secteur minier est miné par la corruption, la contrebande et l’exploitation illégale. Le cobalt artisanal, qui représente entre 3 et 5 % de la production, reste associé à des violations des droits humains, en dépit des efforts de régulation. La production de cobalt est toutefois épargnée par le conflit armé qui ravage l’est du pays, à plus de 1.000 kilomètres des zones minières du Katanga, où le groupe M23, soutenu par le Rwanda, contrôle de vastes territoires. 

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