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L’Alliance des États du Sahel affiche son unité militaire à Bamako, sans force opérationnelle immédiate

Actus. Réunis à Bamako, les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger entendent renforcer leur coopération sécuritaire face à la montée des violences jihadistes. Malgré l’annonce officielle d’une force armée conjointe de l’Alliance des États du Sahel (AES), le projet reste, pour l’instant, largement symbolique.

L’Alliance des États du Sahel affiche son unité militaire à Bamako, sans force opérationnelle immédiate
Les dirigeants de l'AES, le malien Assimi Goïta, le nigérien Abdourahamane Tiani et le burkinabé Ibrahim Traoré - Wikimedia commons

Un sommet sous le signe de la souveraineté et de la sécurité 

Les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) se retrouvent  dans la capitale malienne pour un sommet stratégique mêlant enjeux sécuritaires, politiques et médiatiques. Le général Assimi Goïta, au pouvoir au Mali, a accueilli lundi son homologue nigérien, le général Abdourahamane Tiani, tandis que le capitaine Ibrahim Traoré, chef du régime burkinabè, est attendu ce mardi pour la poursuite des travaux. 
Née du rapprochement entre trois régimes militaires issus de coups d’État successifs entre 2020 et 2023, l’AES revendique une ligne souverainiste marquée par une rupture avec les partenaires occidentaux et les organisations régionales traditionnelles, notamment la Cedeao.

Une force armée commune encore au stade de l’annonce 
  

Au cœur des discussions figure la création d’une force armée conjointe destinée à lutter contre l’expansion des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique. Samedi, le président malien a officiellement présenté l’étendard de la Force unifiée de l’AES (FU-AES), présenté comme l’acte fondateur de cette coopération militaire. 
Mais sur le terrain, aucune date de déploiement effectif n’a été annoncée. L’initiative demeure essentiellement symbolique, même si les autorités assurent que chaque pays a déjà contribué en hommes et en équipements. « Nous serons ensemble sur le terrain », a affirmé à l’AFP un responsable du ministère malien de la Défense. 

Une menace jihadiste persistante et régionale 

Les trois pays font face depuis plus d’une décennie à une insurrection jihadiste qu’ils peinent à contenir. Au Mali, les groupes armés étendent désormais leurs opérations vers le sud et cherchent à asphyxier l’économie d’un pays enclavé. Au Burkina Faso et au Niger, les attaques se poursuivent, fragilisant l’autorité de l’État et provoquant des déplacements massifs de populations civiles. Cette insécurité persistante constitue le principal moteur du rapprochement militaire entre les trois régimes.  

A lire aussi : Sahel : Antonio Guterres appelle à l’unité face à l’escalade jihadiste, l’AES se dit prête à coopérer

Télévision commune et projet de banque régionale 

Au-delà du volet sécuritaire, le sommet de Bamako va également donner lieu à l’inauguration des locaux de la future « Télévision AES », un média commun censé accompagner le projet politique de la confédération. Aucune date de lancement n’a toutefois été communiquée. Les chefs d’État doivent également entériner la création d’une banque d’investissement commune, dont le siège serait établi à Bamako, illustrant la volonté de bâtir des institutions propres à l’AES.

 

Un réalignement diplomatique assumé 

En rupture avec la France et les cadres régionaux ouest-africains, les pays de l’AES se tournent vers de nouveaux partenaires, au premier rang desquels la Russie. Ce réalignement stratégique accompagne leur ambition de redéfinir les équilibres politiques et sécuritaires dans le Sahel, malgré des défis sécuritaires toujours plus pressants. 

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