Ancienne gloire du football sénégalais et ex-sélectionneur des Lions de la Téranga, Boubacar Sarr livre son regard d’expert sur la Coupe d’Afrique des Nations qui se déroule au Maroc. Organisation, évolution du jeu africain, favoris et ambitions du Sénégal : une analyse lucide d’un acteur majeur de l’histoire du football africain.
Ecoutez Boubacar Sarr
Une CAN marocaine placée sous le signe de la montée en gamme
Pour Boubacar Sarr, cette édition de la Coupe d’Afrique des Nations illustre les progrès constants du football africain, tant sur le plan sportif qu’organisationnel. L’ancien international sénégalais salue les moyens déployés par le pays hôte pour faire de la compétition une réussite. « D’abord, je souhaite qu’elle apporte beaucoup d’améliorations encore pour le football africain. Le niveau de l’organisation prend de l’ampleur chaque année. Nos amis et frères marocains, qui ont l’opportunité d’organiser cette CAN, ont mis tous les moyens et toutes les infrastructures qu’il faut pour la réussite de cette CAN », souligne-t-il.
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Un football africain en pleine évolution
Ancien attaquant de l’Olympique de Marseille et du Paris SG, Boubacar Sarr insiste sur l’évolution du style de jeu africain, désormais capable de rivaliser avec les meilleures sélections mondiales. « Le style de jeu africain a beaucoup progressé, beaucoup évolué, et permet aujourd’hui à l’Afrique de rivaliser avec tous les pays européens. On l’a vu lors de la dernière Coupe du monde : les petites équipes n’existent plus », analyse-t-il.
Pour illustrer son propos, il cite le match d’ouverture de la compétition : « Les Comores ont mis en difficulté le Maroc lors de la première mi-temps. Cette CAN va être très relevée et très difficile pour toutes les équipes. Les favoris ont intérêt à être très vigilants. »
Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal… des favoris sous pression
Interrogé sur les équipes capables d’aller au bout, l’ex-sélectionneur dresse une liste fournie de prétendants au titre. « Les favoris de cette CAN, ce sont le Maroc, pays organisateur soutenu par le peuple marocain, la Côte d’Ivoire, dernier vainqueur de la CAN, le Sénégal aussi fait partie des favoris, sans oublier l’Égypte et l’Algérie qui revient très fort. Cela va être une très belle Coupe d’Afrique des Nations », estime Boubacar Sarr.
Le Sénégal face au danger du relâchement
Placés dans le groupe D avec le Botswana, le Bénin et la République démocratique du Congo, les Lions de la Téranga font partie des grands favoris de la compétition. Mais pour Boubacar Sarr, le principal danger est mental. « Le principal piège à éviter pour le Sénégal, c’est de ne pas respecter les adversaires même si on est favori. À la CAN, toutes les équipes arrivent très motivées, surtout quand elles jouent contre le Sénégal », prévient-il.
23 , 27 et 30 Décembre 🇸🇳 rek pic.twitter.com/i4Iesbu36A
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Selon lui, la clé réside dans la gestion humaine et psychologique du groupe : « C’est à l’entraîneur et à l’encadrement technique de faire en sorte que les joueurs gardent leur mentalité de gagneurs, cet état d’esprit qui fait la force du Sénégal. »
Une parole d’expérience
Star des années 1970 et 1980, vainqueur de la Coupe de France avec Marseille en 1976 puis avec le PSG en 1982, Boubacar Sarr a également marqué l’histoire des Lions en tant qu’entraîneur adjoint, notamment lors de la CAN 1994. Sa parole, nourrie par des décennies d’expérience, résonne comme un rappel : à la CAN, le talent ne suffit jamais sans rigueur et humilité.

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