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Guinée-Bissau : le Sénégal appelle à la libération des opposants arrêtés après le coup d’État

Actus. Un mois après le renversement du président Umaro Sissoco Embalo, une délégation sénégalaise s’est rendue, dimanche 21 décembre, à Bissau pour demander la libération des prisonniers politiques arrêtés lors du coup d’État du 26 novembre. Dakar plaide pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, alors que la junte militaire reste sourde aux pressions régionales.

Guinée-Bissau : le Sénégal appelle à la libération des opposants arrêtés après le coup d’État
Une délégation sénégalaise a visité Bissau, demandant la libération des opposants politiques emprisonnés suite au coup d'État du 26 novembre. - X

Dakar en médiation à Bissau 

Le Sénégal a officiellement demandé dimanche la libération des responsables politiques arrêtés lors du coup d’État militaire qui a suspendu le processus électoral en Guinée-Bissau. La requête a été formulée par une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Affaires étrangères, Cheikh Niang, en visite dans la capitale bissau-guinéenne. « Le Sénégal est venu réitérer sa détermination à accompagner la Guinée-Bissau afin que la normalité revienne le plus tôt possible », a déclaré le chef de la délégation sénégalaise à l’issue des rencontres avec les autorités de transition.

Un coup d’État à la veille des résultats électoraux 

Le 26 novembre, à la veille de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle et des législatives, des militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo, au pouvoir depuis 2020, et suspendu le processus électoral. Le pays lusophone d’Afrique de l’Ouest est depuis dirigé par une junte militaire. 
Celle-ci a nommé le général Horta N’Tam, proche de M. Embalo, à la tête d’une transition annoncée pour une durée d’un an. L’ancien président, d’abord détenu par les militaires, a depuis quitté le pays. 

A lire aussi et écouter : Guinée-Bissau : “La Cedeao doit exiger la proclamation des résultats de l’élection présidentielle”, estime l’ex-Premier ministre Aristide Gomes

Opposants emprisonnés et exil forcé 

Plusieurs figures de l’opposition ont été arrêtées le jour du coup d’État. Parmi elles, Domingos Simoes Pereira, important chef de l’opposition, toujours détenu. Le candidat Fernando Dias, qui revendiquait la victoire à la présidentielle, s’est quant à lui réfugié à l’ambassade du Nigeria, où il a obtenu l’asile. 
La délégation sénégalaise a rendu visite aux opposants emprisonnés ainsi qu’à M. Dias. « Nous avons proposé la libération de tous ceux qui sont détenus à la suite des événements du 26 novembre », a précisé Cheikh Niang. 

Pressions régionales et menaces de sanctions 

Alors qu’une délégation des chefs d’état-major de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était attendue dimanche à Bissau, celle-ci n’a finalement pas fait le déplacement. « Pour le moment, nous ne sommes pas disposés à recevoir la délégation militaire de la Cedeao », a indiqué une source sécuritaire bissau-guinéenne à l’AFP. La semaine dernière, la Cedeao a menacé d’imposer des « sanctions ciblées » contre toute personne entravant le retour à un régime civil. 
Une instabilité politique chronique 
Située entre le Sénégal et la Guinée, la Guinée-Bissau est coutumière des crises politiques. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, le pays a connu quatre coups d’État et de nombreuses tentatives de putsch, alimentant une instabilité chronique qui freine durablement son développement. 

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