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Guinée : la chaîne Africa 24 suspendue à l’approche de la présidentielle

Actus. À moins d’une semaine de l’élection présidentielle du 28 décembre, le régulateur des médias guinéen a annoncé la suspension de la chaîne d’information panafricaine Africa 24, invoquant un « exercice illégal de la profession ». Une décision inédite visant un média international, dans un contexte de fortes tensions autour de la liberté de la presse.

Guinée : la chaîne Africa 24 suspendue à l’approche de la présidentielle
Le siège de la Haute Autorité de la Communication à Conakry, Guinée

Une suspension annoncée par le régulateur

La Haute Autorité de la Communication (HAC) a annoncé dimanche soir la suspension de la diffusion de la chaîne Africa 24 sur l’ensemble du territoire guinéen. Le régulateur accuse la chaîne d’avoir couvert la campagne électorale sans autorisation préalable, qualifiant ces activités d’« exercice illégal de la profession ». 
Dans sa décision, la HAC précise que la demande d’accréditation d’Africa 24 était « en cours d’examen », mais qu’elle avait été retardée en raison de « pièces manquantes exigées par la loi ».

Une première pour un média international 

Africa 24, chaîne d’information en continu dédiée à l’actualité africaine et fondée par le Camerounais Constant Nemale, devient ainsi la première chaîne internationale officiellement suspendue par la HAC. Ces dernières années, le régulateur a toutefois suspendu temporairement ou définitivement plusieurs médias locaux. Outre l’interdiction de diffusion, la HAC a ordonné l’occultation de la chaîne du bouquet Canal+ en Guinée. 

Une présidentielle sous contrôle des militaires 

Cette décision intervient à quelques jours de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre, censée marquer le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’État de 2021. Celui-ci avait porté au pouvoir la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, désormais candidat à la magistrature suprême. 
En l’absence d’opposant de premier plan, le chef du régime militaire apparaît comme le grand favori du scrutin. 

A lire aussi : Guinée. La suspension du parti d’opposition UFDG prolongée par la junte

Liberté de la presse et climat répressif 

Les autorités militaires sont régulièrement accusées de restreindre la liberté des médias, notamment par des suspensions, des blocages ou des pressions judiciaires. Plusieurs journalistes ont été arrêtés puis relâchés, selon les organisations professionnelles. Le cas du journaliste Habib Marouane Camara, directeur du site d’information Lerevelateur224, suscite une vive inquiétude : il est porté disparu depuis décembre. 
Depuis l’arrivée des militaires, des partis politiques ont été suspendus, les manifestations interdites depuis 2022 sont réprimées, et de nombreux responsables de l’opposition et de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou contraints à l’exil. Les signalements de disparitions forcées et d’enlèvements se sont également multipliés. 

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