"Des échanges de tirs entre M23 et Wazalendo (surnom des milices locales pro-Kinshasa) se font entendre dans tout Uvira", a déclaré à l'AFP Mafikiri Mashimango, responsable de l'une des principales organisations de la société civile locale à Uvira.
Uvira est une ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants. Elle permet de contrôler la frontière terrestre avec le Burundi.
"Les activités sont paralysées, et les gens sont enfermés dans leurs maisons", a déclaré un habitant d'Uvira joint au téléphone.
Les affrontements se concentrent dans les collines et les quartiers situés dans le sud et le sud-ouest de l'agglomération, et jusqu'aux abords du port de Kalundu, au bord du lac Tanganyika, selon des habitants.
"Des balles sifflent au-dessus de nos maisons"
Dans la commune de Mulongwe, située dans le sud-ouest de l'agglomération d'Uvira, "une bombe est tombée déjà dans une parcelle et des balles sifflent au-dessus de nos maisons", a indiqué un habitant de la commune au téléphone.
Des représentants de l'armée congolaise et du M23 joints par l'AFP ont chacun accusé l'autre camp d'avoir lancé des bombes sur la ville. Après s'être emparé des grandes villes congolaises de Goma en janvier puis Bukavu en février, le M23 a lancé début décembre une nouvelle offensive dans la province du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise.
Des combats menés alors que Kinshasa et Kigali signaient à Washington un accord de paix sous l'égide du président américain Donald Trump.
Mercredi 18 d", le M23 a affirmé avoir entamé le retrait de ses troupes d'Uvira, à la demande selon lui de Washington. Des policiers et militaires du M23 en tenue civile sont néamnoins restés sur place, selon des sources locales et sécuritaires.
Le retrait du M23, "un simple coup médiatique", selon les forces armées congolaises
Dans un communiqué samedi, les forces armées congolaises ont qualifié l'annonce du retrait du M23 de "simple coup médiatique destiné à tromper l'opinion" et accusé le groupe armé d'avoir replacé ses forces sur des
hauteurs surplombant Uvira.
L'armée congolaise a aussi affirmé dans ce communiqué que des combattants du M23 et des soldats rwandais "déguisés" en policiers ou en civil étaient toujours déployés dans "plusieurs quartiers" et positions stratégiques de la ville.
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