Un collectif regroupant des organisations de la société civile accuse les forces de défense en Guinée d'avoir tué "au moins 70 personnes" entre 2022 et 2025 principalement lors de manifestations, mettant en cause la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, dans un rapport publié lundi 22 décembre.
La publication du rapport du collectif "Tournons la page" (TLP), qui se présente comme un mouvement citoyen international avec près de 250 organisations, intervient quelques jours avant la présidentielle de dimanche.
"Entre 2022 et 2025, au moins 70 personnes ont été tuées par les forces de défense et de sécurité"
Les Guinéens sont appelés à voter lors d'une présidentielle censée parachever le retour à l'ordre constitutionnel après un coup d'État en 2021 qui a porté au pouvoir M. Doumbouya, désormais candidat à cette élection sans opposant d'envergure. "Entre 2022 et 2025, au moins 70 personnes ont été tuées par les forces de défense et de sécurité, sous la direction du général Mamadi Doumbouya sans qu'aucune enquête indépendante, transparente et crédible n'ait été ouverte", accuse TLP.
- Lire aussi : Présidentielle en Guinée : "Je suis candidat pour donner un espoir aux Guinéens" déclare Abdoulaye Yéro Baldé
Ces personnes ont principalement été tuées lors de manifestations, interdites depuis 2022 par les autorités. Le collectif dénonce également "de graves violations des droits humains et des libertés publiques en Guinée sur la période 2022-2025".
Le collectif dit s'appuyer sur des témoignages anonymisés, analyses de sources et une vérification croisée des informations
Il met aussi en cause une "répression accrue à l'encontre des voix dissidentes et une fermeture progressive de l'espace civique". "En quatre années de gestion de la transition, les autorités militaires sont impliquées dans de multiples infractions pénales", selon le collectif.
Il cite notamment des arrestations et détentions arbitraires, de disparitions forcées, des actes de torture... Intitulé "Chasse à l'Homme en Guinée : évolution des libertés publiques sous le CNRD", le rapport se fonde sur des témoignages anonymisés, des analyses de sources crédibles et une vérification croisée des informations, affirme le collectif.
- Lire aussi : Liberté de la presse en Guinée : "Nous avons peur qu'on nous retire le peu de liberté qu'il nous reste"
Depuis son avènement, la junte a imposé des restrictions sévères aux libertés dans le pays. Elle a fait arrêter ou poursuivre de nombreux opposants, ou les a poussés à l'exil. Deux membres de la société civile qui réclamaient un retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portés disparus depuis juillet 2024 après avoir été enlevés à leur domicile
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.