Le gouvernement congolais hausse le ton face aux dérives qui gangrènent son secteur minier stratégique. Dans un communiqué officiel, le ministre de la Justice Guillaume Ngefa a demandé au procureur près la Cour de cassation et à l’auditeur général des Forces armées d’engager des actions pénales contre toutes les personnes soupçonnées d’implication dans des fraudes minières.
Un communiqué important. @Presidence_RDC @PrimatureRDC pic.twitter.com/Y2IGgcDBBb
— Guillaume Ngefa (@NgefaGuillaume) October 28, 2025
Les sites concernés appartiennent notamment à Kamoto Copper Company (KCC), filiale du groupe suisse Glencore, et au groupe Eurasian Resources Group (ERG), implantés dans le sud-est de la République démocratique du Congo.
Cette décision fait suite à une mission d’enquête menée entre juillet et août 2025 par la Commission nationale de lutte contre la fraude minière (CNLFM) dans la province minière du Lualaba. Ses conclusions dressent un tableau préoccupant : intrusions régulières de mineurs artisanaux illégaux, présence d'engins lourds, et protection par des hommes en uniforme soupçonnés d’appartenir à la Garde républicaine ou à la police.
Un réseau de contrebande bien organisé
Le rapport consulté par l’AFP révèle un système sophistiqué de trafic de minerais, reposant sur un réseau de complicités au sein des administrations publiques et des forces de sécurité. Des documents de traçabilité seraient falsifiés et des autorisations délivrées en dehors des règles pour faciliter la sortie illégale de cobalt et de cuivre. Les minerais extraits illégalement transiteraient par Kolwezi et Likasi, avant d’être écoulés via des circuits non contrôlés, entraînant une évasion fiscale massive pour l’État congolais. L’enquête évoque également l’implication d’expatriés chinois et libanais dans ces opérations clandestines.
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Réaffirmant une politique de « tolérance zéro » contre la fraude et la corruption, Guillaume Ngefa a affirmé que les poursuites viseront « toutes les personnes physiques ou morales impliquées, sans distinction de rang, de fonction ou de nationalité ».
La RDC, premier producteur mondial de cobalt, essentiel aux batteries électriques et à la transition énergétique, entend ainsi reprendre le contrôle d’un secteur clé, longtemps marqué par des pratiques illégales et une gouvernance fragile.
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